Un plan obésité devrait sortir en septembre, des discussions autour des aGLP-1

Le gouvernement travaille à un « plan obésité » pour prendre en charge cette maladie chronique au niveau « sur tous les plans, éducatif, sanitaire, sportif et médicamenteux », a déclaré le ministre chargé de la Santé Yannick Neuder, ce lundi 26 mai, lors d’une visite sur le site de production du champion de l'insuline Novo Nordisk à Chartres. Ce plan devrait « sortir en septembre », a-t-il précisé.

Le ministre a fait état de « discussions en cours avec l'agence nationale de sécurité sanitaire pour faire face au fléau des maladies métaboliques, du diabète et de l'obésité », qui touchent « près de 20 % de nos enfants et adolescents ».

Les ministres de la Santé Catherine Vautrin et Yannick Neuder découvraient la finalisation de la structure d'un nouveau bâtiment de production, dans le cadre d'un investissement de 2,1 milliards d'euros annoncé fin 2023. Le signe « d’une reconquête industrielle » et l’affirmation de la « souveraineté sanitaire française », selon eux. Si le Wegovy (sémaglutide) est produit aux États-Unis pour le marché américain, il l’est sur le site de Chartres (Eure-et-Loir) pour servir environ 80 pays en Europe. Son principe actif, lui, vient du Danemark.

Une prescription élargie des anti-obésité ?

Interrogé sur la possibilité d'élargir la prescription des nouveaux traitements anti-obésité aux généralistes, Yannick Neuder a répondu vouloir « avancer sur ce sujet si possible avant l'été », soulignant que « l'obésité est un grand pourvoyeur de maladies cardiovasculaires » qui causent 140 000 décès par an en France.

« Cela fait partie des choses qui sont en phase de finalisation » a précisé la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin. « Nous sommes dans le recueil de données : l’ANSM interroge les prescripteurs pour faire remonter les bonnes pratiques », a ajouté le Dr Neuder.

Pour l'heure, la prescription initiale de ces médicaments doit être réalisée par un médecin spécialiste en endocrinologie-diabétologie-nutrition mais les renouvellements peuvent être réalisés par tout médecin. Le patron pour la France de Novo Nordisk, Étienne Tichit, souhaite que « tout médecin soit en capacité d'initier et de prescrire ces thérapeutiques comme c'est le cas dans tous les pays européens et la plupart des pays dans le monde ».

L'anti-obésité Wegovy (sémaglutide), agoniste des récepteurs GLP-1 produit et commercialisé par le laboratoire danois Novo Nordisk, n'est pas remboursé en France comme dans de nombreux pays européens, hormis en Suisse et en Angleterre. Après le feu vert de la Haute Autorité de santé (HAS) fin 2024, les prix sont en cours de négociation pour un éventuel remboursement. En attendant, le patient doit débourser « de 6 à 9 euros par jour » pour le Wegovy, selon le laboratoire. « On espère qu'il va y avoir une prise en charge tôt ou tard pour les personnes qui en ont le plus besoin », a déclaré Étienne Tichit. Le sémaglutide est également utilisé dans l'anti-diabétique Ozempic de Novo Nordisk, qui, lui, est remboursé en France.

De son côté, Eli Lilly France, qui produit le Mounjaro (tirzépatide), double agoniste des récepteurs du GIP et du GLP-1, s'est dit « favorable » à l'élargissement des conditions de prescription, précisant attendre « confirmation de cette décision qui pourrait intervenir dans les prochaines semaines ». Eli Lilly est « en capacité de fournir la demande » de Mounjaro, produit dans l'usine de Fergersheim en Alsace, a précisé une porte-parole à l'AFP. Comme le Wegovy, le Mounjaro est disponible en France, mais en attente d’un remboursement, après un avis favorable de la HAS de septembre 2024, dans l’obésité et le diabète de type 2.