À quoi va ressembler le forfait pour la prise en charge des maladies chroniques à l'hôpital ? Voilà une question qui suscite encore des interrogations dans le monde de la diabétologie. « On ne peut pas faire de prêt à porter dans la prise en charge de nos patients. Tous ne se ressemblent pas. On espère que ce forfait nous permettra de continuer à les soigner de façon optimale », explique la Pr Hélène Hanaire, présidente de la Société francophone du diabète.
C'est en septembre que la ministre de la Santé a annoncé, dans le cadre du plan « Ma santé 2022 », la mise en place d'un forfait pour financer la prise en charge des maladies chroniques à l'hôpital. Et ce, dès 2019 pour deux pathologies : le diabète et l'insuffisance rénale chronique. Mais pour l'instant, rien n'est définitivement arrêté sur le contenu de ce forfait. Et des discussions sont actuellement menées entre la TaskForce, mission du ministère de la santé, les sociétés savantes, les Conseils nationaux professionnels et les associations de patients.
Parcours de soins… à l'hôpital seulement
Le but de cette forfaitisation est de mieux structurer le parcours de soins des patients, en développant notamment les actions de prévention et d'éducation. « Nous pensons que cela peut être une bonne mesure. Mais nous regrettons que, dans un premier temps, il ne soit décliné qu'à l'hôpital. Car la prise en charge de la maladie diabétique se passe vraiment à l'interface de la ville et de l'hôpital. D'ailleurs, une très grande majorité de diabétiques de type 2 sont d'abord suivis exclusivement par des généralistes, parfois pendant assez longtemps. Quant aux diabétiques de type 1 et aux situations complexes dans le diabète de type 2, les spécialistes libéraux sont une ressource importante. Instaurer ce forfait d'emblée à l'hôpital et en ville aurait pu être une opportunité pour mieux travailler tous ensemble », indique la Pr Hanaire.
Une enveloppe annuelle
Ce nouveau forfait devrait se présenter comme une enveloppe annuelle qui sera attribuée à chaque établissement, celui-ci devant ensuite s'organiser pour organiser le parcours de soins des patients. « Il faudra que ce parcours soit défini non pas uniquement en fonction de la gravité du diabète du patient mais de la complexité des différents soins à apporter et de la nécessité de mobiliser plusieurs professionnels de santé. Ce n'est la même chose de prendre en charge un diabétique de type 2 au début de sa maladie ou une jeune femme avec un diabète de type 1 qui va se retrouver enceinte et qu'on devra suivre de façon très rapprochée durant toute sa grossesse. Il faudra donc plusieurs niveaux de forfaits qui tiennent compte de la gradation des soins. Notre souhait est que ces forfaits permettent d'ajuster les prises en charge au plus près des besoins des patients. Et c'est là l'enjeu des discussions en cours avec la TaskForce », indique la Pr Hanaire.
Exergue: Il faudra plusieurs niveaux de forfaits qui tiennent compte de la gradation des soins
Entretien avec la Pr Hélène Hanaire, présidente de la Société francophone du diabète et cheffe du service de diabétologie et du pôle cardiovasculaire et maladies métaboliques au CHU de Toulouse.
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