LE PRÉDIABÈTE ne mène pas inéluctablement au diabète. Comment enrayer l’évolution ? Comment identifier les sujets à risque élevé de déclarer un jour la maladie ? L’équipe de Leigh Perrault apporte des éléments de réponse après avoir observé l’évolution de sujets prédiabétiques sur une période de près de six ans dans le cadre du suivi de l’essai randomisé Diabetes Prevention Program (DPP). Les chercheurs ont ainsi constaté que la régression du prédiabète, c’est-à-dire le retour à une glycémie normale, qu’elle soit transitoire ou prolongée, est associée à un risque de diabète ultérieur diminué de 56 %. Peu importe le moyen d’y parvenir, qu’il fasse appel aux mesures hygiéno-diététiques (régime et activité physique), au traitement médicamenteux ou au placebo, le risque de diabète était plus faible, pourvu qu’il y ait obtention d’une normoglycémie. Il est intéressant de noter, en revanche, que, parmi les sujets n’ayant pas normalisé leur glycémie, le risque de diabète était plus élevé dans le groupe hygiène de vie intensive.
Cette étude, dénommée DPPOS pour Diabetes Prevention Program Outcomes Study, a inclus 1 990 participants de l’essai DPP. Ces derniers avaient été randomisés à l’époque dans l’un des trois groupes, à savoir mode de vie intensif (736), metformine (647) et placebo (607). L’étude terminée, le traitement avait été interrompu et les sujets ont été suivis ensuite dans DPPOS pendant 5,7 ans en moyenne. Le prédiabète était défini par une glycémie à jeun (GAJ) entre 5,6 et 6,9 mmol/l et/ou par une glycémie deux heures après l’ingestion de 75 g de glucose entre 7,8 et 11,0 mmol/l ; le diabète l’était par une GAJ ≥ 7,0 mmol/l et/ou par une glycémie à 2 heures ≥ 11,0 mmol/l. La régression du prédiabète était considérée obtenue pour une GAJ ‹ 5,6 mmol/l avec une glycémie à 2 heures ‹ 7,8 mmol/l.
Chez les 894 sujets ayant normalisé leur glycémie, le risque de diabète ultérieur était 56 % plus faible que parmi les 1 096 sujets n’ayant pas atteint cet objectif.
Deux interprétations possibles.
Comment interpréter ces résultats ? De deux façons suggèrent dans un éditorial des chercheurs canadiens de l’université Mac Master (Hamilton). La régression du prédiabète peut simplement refléter une moindre susceptibilité de développer un diabète. Mais une autre interprétation est de considérer qu’il est possible d’identifier les sujets les plus à risque et pouvant tirer le plus de bénéfices d’une prise en charge précoce. Car que la normoglycémie soit atteinte de façon spontanée ou après intervention, c’est bien un critère prédictif de l’évolution future. Ces résultats pourraient donner lieu à de nouvelles stratégies thérapeutiques, que ce soit en terme de prévention du diabète, d’objectifs glycémiques et de surveillance de l’évolution.
Lancet, publié en ligne le 9 juin 2012. DOI:10.1016/S0140-6736(12)60525-X
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