SI L’IDÉE DE COUPLER en temps réel et en continu une pompe à insuline à un capteur de glycémie implantable n’est pas neuve, l’étape fondamentale consistant à déterminer la quantité d’insuline nécessaire au patient fait actuellement l’objet de recherches approfondies. Certains paramètres du patient sont ainsi intégrés pour le calcul dans des algorithmes de plus en plus sophistiqués.
Moins d’hypoglycémies nocturnes.
Des pédiatres de l’université de Cambridge ont mené trois études randomisées en cross-over chez 19 patients âgés de 5 à 18 ans et présentant un diabète de type 1 depuis au moins 6,4 ans. Dans le premier essai, le dispositif en « boucle fermée », encore à l’état de prototype, était comparé à un protocole standard d’insulinothérapie continue délivrée en sous-cutané, entre 20 heures et 8 heures le lendemain matin. Dans le second, ce système était évalué, entre 18 heures 30 et 8 heures, après repas à absorption lente dans un bras de l’étude et après repas à absorption rapide dans l’autre bras. Enfin, dans le troisième bras, le système « en boucle fermée » était comparé au protocole standard après exercice physique entre 20 heures et 8 heures. Compte tenu du protocole en cross-over, pour chaque essai, chaque période d’évaluation durait 7 jours avec 7 jours d’intervalle entre les deux bras.
Les besoins en insuline varient énormément d’un individu à l’autre, et à un moindre degré pendant la journée et d’un jour à l’autre. Ainsi, l’algorithme utilisé prenait en compte de nombreux paramètres individuels tels que le poids, la dose quotidienne totale d’insuline et les besoins à l’état de repos. Il a permis d’adapter au mieux la dose d’insuline et a diminué les hypoglycémies nocturnes chez ces enfants et adolescents ayant un diabète de type 1. En raison d’éléments techniques à perfectionner, l’introduction en pratique de ce système se fera graduellement.
Délivrance à la fois d’insuline et de glucagon.
Le premier essai clinique d’un pancréas artificiel bi-hormonal utilisant à la fois de l’insuline et du glucagon a montré que ce système permettait de contrôler la glycémie sans provoquer d’hypoglycémie chez onze patients diabétiques de type 1, même après des repas riches en hydrates de carbone.
Ce système dit en circuit fermé, surveille la glycémie et sur, la base d’un algorithme informatisé, ajuste la pompe d’infusion sous-cutanée afin de délivrer de l’insuline (pour abaisser la glycémie) ou du glucagon (pour élever la glycémie).
Le dispositif comprend un moniteur veineux de la glycémie (GlucoScout), un algorithme informatisé ajusté au départ uniquement sur le poids du sujet, puis répondant aux mesures de la glycémie toutes les cinq minutes pour calculer les doses à administrer d’insuline ou de glucagon, et une pompe (Deltec Cozmo) infusant en sous-cutané l’insuline lispro ou le glucagon. Les patients ont participé à au moins une expérience de 27 heures menée à l’hôpital, durant laquelle ils mangeaient trois repas standards riches en hydrates de carbone.
Les chercheurs ont découvert avec surprise de grandes différences pharmacocinétiques pour le lispro.
Après ajustement des paramètres de l’algorithme en fonction de la vitesse d’absorption du lispro, le système a montré qu’il prévenait l’hypoglycémie dans les deux groupes (à absorption lente ou rapide du lispro), tout en maintenant des concentrations moyennes de glycémie légèrement supérieures (164 mg/dl, ce qui est légèrement au-delà de la cible recommandée d’une glycémie moyenne inférieure à 154 mg/dl). Ainsi l’algorithme de contrôle peut convenir à tous les patients diabétiques de type 1.
(1)The Lancet, publication en ligne du 5 février 2010
(2)Science Translational Medicine, 14 avril 2010, El-Khalib et coll.
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