LANCÉ AU PRINTEMPS 2008 dans dix départements, le dispositif Sophia d’accompagnement téléphonique des patients diabétiques semble avoir convaincu ses 57 000 premiers adhérents – en janvier 2010, 80 % d’entre eux s’estimaient satisfaits, selon une enquête diligentée par la CNAM, et leur taux de fidélisation s’élèvait à 98 %.
Forte de ce succès, l’assurance-maladie a annoncé à l’occasion de la journée mondiale du diabète le doublement du nombre de départements concernés d’ici à la fin de l’année. La Somme, la Marne, la Côte-d’Or et la Gironde ont déjà intégré le dispositif le 20 octobre. L’extension va se poursuivre vers le Nord et l’Est à partir du 7 décembre en touchant le Hainaut, Lille-Douai, la Meurthe et Moselle, la Loire et l’Hérault. Sophia sera ainsi proposé gratuitement à 420 000 patients atteints de diabète de type 1 ou 2 pris en charge à 100 % par le régime général de l’assurance-maladie.
Pour soutenir ce développement, 26 infirmiers expérimentés ont reçu une formation. Sophia compte désormais 72 conseillers en santé, relais entre le diabétique et son médecin traitant ou diabétologue. Toutes les quatre ou six semaines, ils téléphonent aux patients pour les aider dans le suivi de leur traitement et le respect des examens (bilan rénal, fond d’œil, l’HbA1c, bilan lipidique). Ils leur apportent également des informations sur leur maladie et des conseils pratiques (alimentation, activité physique...).
15 200 généralistes impliqués.
Le dispositif Sophia concernera d’ici la fin de l’année 15 200 médecins traitants. Ils recevront sous pli confidentiel, dans le respect du secret médical, la liste de leurs patients éligibles au service de l’assurance-maladie. Pour chaque adhésion, le médecin perçoit une rémunération forfaitaire annuelle fixée à 2 C (soit 44 euros) après avoir complété le questionnaire médical de son patient. Sa mise à jour est ensuite honorée de 1 C.
Dans les onze départements pilotes, le dispositif a été plébiscité par les médecins, très sollicités. Près de 8 000 d’entre eux avaient dans leur patientèle au moins un diabétique éligible et 86 %, au moins un adhérent. L’enquête de janvier 2010 a confirmé leur satisfaction, puisque 70 % des médecins impliqués estimaient alors légitime et intéressant l’investissement de l’assurance-maladie dans l’accompagnement des patients atteints de maladies chroniques.
L’objectif de 19 départements n’est qu’une étape. L’assurance-maladie entend généraliser le dispositif Sophia, intégré au plan ministériel d’amélioration de la qualité de vie des malades chroniques. D’ici à 2013, il s’étendra à la France entière et s’adressera également aux patients asthmatiques ou présentant un risque cardiovasculaire.
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