Diminuer de 25 % l'exposition à certains perturbateurs endocriniens permettrait de faire baisser de 13 % la prévalence du diabète de type 2 chez les plus de 70 ans, selon une étude publiée dans la revue « BMJ ». En Europe, cela se traduirait par une réduction de 152 481 cas de diabète de type 2 et par 4,5 milliards d'euros d'économies.
Pour aboutir à ce résultat, les chercheurs ont utilisé les données issues d'une cohorte de Suédois, âgés de 70 ans, pour lesquels ils disposaient des concentrations sanguines d'exposition à quatre polluants chimiques : un phtalate, un polychlorobiphényl (PCB), un pesticide chloré persistant, un perfluoroalkyle. À partir des données de prévalence du diabète de type 2 en Europe, ils ont estimé le nombre de cas de la maladie qui surviendrait entre 70 et 75 ans chez les 953 individus sélectionnés pour l'étude. Ils ont ensuite modélisé l'impact d'une diminution de 25 % de l'exposition à chacun puis à l'ensemble de ces polluants sur le diabète, en se basant sur des données préalablement publiées sur ce sujet.
L'effet cocktail des perturbateurs endocriniens
Leurs résultats mettent donc en évidence une baisse du risque de diabète de 13 %, mais uniquement pour une diminution simultanée d'exposition aux 4 perturbateurs endocriniens. Ces données ont été obtenues en prenant en compte les facteurs d'influence potentiels que sont le sexe, le poids, les niveaux des activités physiques, les prises caloriques et d'alcool journalières.
Les auteurs précisent que, bien que leurs conclusions soient issues d'extrapolations, elles sont en concordance avec d'autres études qui ont déjà établi un lien entre ces polluants chimiques et l'augmentation du risque de diabète de type 2.
Les scientifiques ont également comparé ces données avec la simulation d'une baisse de 25 % de l'indice de masse corporelle chez ces individus : dans ce cas, la diminution de prévalence du diabète atteindrait 40 %, soit 469 172 cas en moins, et une économie de 13,9 milliards d'euros.
« Nos résultats plaident pour un cadre réglementaire fort qui identifie les risques des substances chimiques avant qu'elles ne soient largement utilisées, et pour l'utilisation d'alternatives sûres », soulignent les auteurs. « En l'absence d'un tel cadre, certaines molécules de synthèse nouvellement développées pourraient s'affirmer comme diabétogènes, remplaçant ainsi les molécules interdites ou substituées », concluent-ils.
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