Quels bénéfices attendre du jeûne intermittent pour la perte de poids ? Une étude chinoise publiée dans « The New England Journal of Medicine » refroidit les espoirs dans cette stratégie qui gagne en popularité.
Cet essai randomisé mené chez 139 patients obèses ne montre pas de différence significative de perte de poids entre le groupe ayant suivi un régime pauvre en calories et un autre ayant suivi le même régime avec la contrainte de ne manger que sur une plage horaire de 8 heures (entre 8 h 00 et 16 h 00). En dehors de cet intervalle, seules les boissons non caloriques étaient autorisées. Les auteurs expliquent avoir fait ce choix car « beaucoup de Chinois mangent leur plus gros repas en milieu de journée plutôt que le soir ».
Dans l'essai, les patients inclus, à parité hommes-femmes quasi égale, âgés en moyenne de 32 ans présentaient un indice de masse corporelle compris entre 28 et 45 (poids moyen de 88,2 kg). Les participants consommaient en moyenne à l'inclusion 2 050-2 070 calories par jour.
Un régime mené sur 12 mois
Le régime hypocalorique prescrit consistait en 1500-1800 calories par jour pour les hommes et 1200-1500 calories pour les femmes, avec une répartition comportant 40 à 55 % de glucides, 15 à 20 % de protéines et 20 à 30 % de lipides.
Au terme de 12 mois de régime (adhérence d'environ 80 % dans les deux groupes, 85 % des patients ont fini l'essai), la perte de poids était de 8,0 kg dans le groupe régime seul et de 6,3 kg dans le groupe régime + jeûne intermittent. Aucun bénéfice significatif n'a été observé sur les critères secondaires (tour de taille, indice de masse corporelle, masse grasse, masse maigre, pression artérielle).
Pour les auteurs, leurs résultats indiquent que « la restriction calorique explique le plus gros des effets bénéfiques observés avec le jeûne intermittent », soulignant que leur essai se distingue des précédents en mesurant les effets à long terme d'un tel protocole.
Tout n'est pas dit pour les bénéfices à en attendre
Simple à suivre, l'approche du jeûne intermittent pourrait faciliter l'adhérence, est-il souligné dans un éditorial, qui en défend le potentiel. « Le jeûne intermittent pourrait être une approche pour atteindre la restriction calorique et améliorer la santé métabolique sans les efforts intensifs d'une restriction calorique intentionnelle », écrivent ainsi la Dr Blandine Laferrère de la faculté de médecine Irving à l'université Columbia et Satchidananda Panda de l'université La Jolla.
Les deux spécialistes américains font également remarquer que les participants mangeaient habituellement sur une période de 10 heures et 23 minutes (à l'inclusion) : le temps de jeûne quotidien n'était ainsi rallongé dans l'étude que d'environ deux heures, ce qui a pu amoindrir l'effet recherché. « Les études futures détermineront la durée appropriée de la fenêtre pour manger, qui sera la plus à même d'être bénéfique », ajoutent-ils.
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