Le 7 novembre dernier, la Fédération française des diabétiques (FFD) faisait part d'un accord avec la Sécurité routière et les ministères de l'Intérieur et des Solidarités et de la Santé au sujet d'un assouplissement de la gestion du permis de conduire des patients diabétiques. Leur aptitude à conduire pourrait désormais être évaluée par le médecin traitant ou le spécialiste, sans passer par un médecin agréé (sauf cas particulier).
Non consulté, le Syndicat des médecins agréés pour le contrôle médical d'aptitude à la conduite (SMACMAC) est monté au créneau dans un communiqué : « Il ne peut en aucun cas partager une telle orientation, qui laisserait le soin au médecin traitant et/ou au diabétologue, certes compétents, de décider ou non de laisser conduire un usager diabétique. »
Un texte, plusieurs interprétations
Interrogé par « le Quotidien », le Dr Dominique Richter, président du SMACMAC, évoque une mauvaise interprétation de l'arrêté du 16 décembre 2017 en vigueur (paru au « Journal officiel » du 21 décembre 2017), qui indique que les patients traités par médicaments pour le diabète sont soumis à « avis médical régulier, adapté à chaque cas, dont l'intervalle ne doit toutefois pas excéder 5 ans ». Le Dr Richter estime que l'implication des médecins agréés est implicite : « Quand, dans un arrêté de ce type, on parle d'un avis médical, il s'agit de l'avis du médecin agréé. »
« Les médecins agréés permis de conduire sont formés spécifiquement à la sécurité routière, avec des formations continues tous les 5 ans. Nous ne souhaitons en aucun cas stigmatiser les patients diabétiques, mais notre rôle est de leur permettre de conduire dans les meilleures conditions, pour eux mais aussi pour les autres », rappelle le Dr Richter. Il reconnaît toutefois que d'ores et déjà, nombre de patients conduisent sans avoir déclaré leur maladie.
« Pour nous, c'est acté, car c'est le texte de 2017 », estime le Pr Gérard Raymond, président de la FFD, qui se dit « heureux de l'interprétation de la sécurité routière permettant cet assouplissement ». Il est toutefois prêt à en discuter « autour d'une table avec les médecins agréés, la direction de la sécurité routière et les ministères ». Le Dr Richter a déjà prévu de rencontrer prochainement le délégué interministériel et son conseiller médical. Affaire à suivre donc.
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