BIEN SÛR, cette recherche intensive en diabétologie repose d’abord sur les données épidémiologiques alarmantes : en 2007, on comptait en France 2,5 millions de personnes traitées pour diabète (soit une prévalence proche de 4 %). Des prévisions européennes montrent que la prévalence du diabète passera de 7,8 (2003) à plus de 10 % en 2030. Toutes les données vont dans le même sens et montrent que la France n’est pas à l’abri de l’épidémie mondiale de diabète annoncée depuis des années.
Les conséquences du diabète de type 2 sont tout aussi dramatiques : il est mis en cause dans 6 % des décès en France. Chez les diabétiques, la fréquence des hospitalisations pour infarctus est multipliée par 2,9 chez les hommes et par 4,6 chez les femmes (Entred 2001). En 2006, 37 % des insuffisances rénales terminales diagnostiquées concernent des diabétiques. La rétinopathie, première cause de cécité dans les pays industrialisés, touche 10 % des diabétiques ; 9 000 diabétiques ont été amputés en 2007.
Ces chiffres ont conduit les experts et l’HAS à préconiser une prise en charge précoce, avec un objectif de taux d’HbA1c inférieur ou égal à 6,5 %. Or les données de l’étude Entred montrent que, même si des progrès ont été accomplis (-0,3 % entre 2001 et 2007), cet objectif n’est atteint que pour un tiers des malades. Le maintien d’une monothérapie trop longtemps explique en grande partie ces résultats médiocres : plus de la moitié de ces patients ne sont pas à l’objectif et pourraient passer à une bithérapie avec bénéfice.
L’apport des incrétines.
Dans ce contexte, l’arrivée des inhibiteurs de la DPP-4 représente un atout important, avec des molécules efficaces et bien tolérées, avec en particulier absence de prise de poids et rareté des hypoglycémies. S’y ajoute pour une molécule comme Onglyza la maniabilité avec un seul comprimé par jour, à n’importe quel moment de la journée, pendant ou en dehors des repas (sans adaptation des posologies chez les insuffisances hépatiques ou rénales, légères ou modérées).
Onglyza (saxagliptine) a démontré son efficacité dans le cadre des bithérapies, à commencer par l’association à la metformine qui reste le « gold standard » en matière de monothérapie initiale : après 24 semaines, l’association réduit de 0,83 % le taux d’HbA1c par rapport au groupe metformine-placebo. De même, les glycémies, à jeun et postprandiale, ont été significativement améliorées (-0,23 g/l et – 0,30 g/l de différence entre les deux groupes). Enfin, l’efficacité de l’association se maintient à 102 semaines (-0,7 % par rapport au groupe placebo).
Des démonstrations similaires ont été effectuées en associant la saxagliptine avec un sulfamide hypoglycémiant (glibenclamide) ou une glitazone. De plus, la saxagliptine s’est avérée très bien tolérée, avec notamment l’absence de prise de poids et de majoration du risque d’hypoglycémie.
Ainsi, Onglyza 5 mg, en association à la metformine ou à un sulfamide ou à une glitazone, est significativement plus efficace que la monothérapie sur le contrôle glycémique. Par ailleurs, l’incidence globale des effets indésirables est similaire à celle observée chez les patients prenant un placebo de saxagliptine avec, en particulier, l’absence de variation de poids.
Bien sûr, conclut le Pr Fabrice Bonnet (Rennes), le développement clinique d’Onglyza se poursuit, principalement pour évaluer des bénéfices potentiels sur le risque cardio-vasculaire et dans des populations particulières (sujets âgés, insuffisants rénaux, patients sous insuline…).
(1) Conférence de presse organisée par BMS et AstraZeneca.
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