Vivre dans un quartier défavorisé augmente le risque de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires chez les réfugiés, rapporte une étude de l'université de Californie publiée le 27 avril dans « The Lancet Diabetes & Endocrinology ». De précédentes études ont déjà mis au jour le lien entre précarité et l'augmentation de la prévalence de ces pathologies, mais celle-ci se concentre sur le lieu d'hébergement des migrants. Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont passé au crible les données sanitaires de 61 386 réfugiés originaires du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, arrivés en Suède entre 1987 et 1991 et suivi leur évolution sur une dizaine d'années.
Une prévalence de 15 % plus élevée dans les quartiers les plus démunis
La politique suédoise était alors de répartir ces populations d’immigrants sur le territoire pour favoriser leur intégration et leur accès à l’emploi. L’étude s’est focalisée sur la proportion d’entre eux qui a développé un diabète de type 2 entre janvier 2002 et décembre 2010 et établit un lien entre la prévalence et le lieu de résidence. La prévalence globale dans cette population s’élève à 7,4 % contre 4 à 6 % dans la population générale suédoise. Les chercheurs ont par ailleurs mis en évidence un risque de diabète de type 2 plus élevé de 15 % chez les réfugiés logés dans les quartiers les plus défavorisés comparés à ceux résidant dans des zones socio-économiquement moins désavantagées.
Un risque qui croît avec le temps
L'étude révèle aussi que la prévalence s'élève avec la durée. « Ce risque ne se développe pas immédiatement et résulte d'une sorte d'effet d'accumulation avec le temps », observe le Dr Justin White qui a dirigé ces travaux, précisant que divers facteurs expliquent ce lien entre la prévalence de ces pathologies et le lieu d'habitation tels que « le stress chronique lié au fait de vivre dans une zone à forte criminalité ou de ségrégation, le manque d'opportunités professionnelles ». Des conditions de vie qui, selon lui, « n'incitent pas à se nourrir sainement ».
Des répercussions des décennies après
De fait, la moitié de ces réfugiés a quitté le logement qui lui avait été assigné dans les dix ans suivant son arrivée dans le pays. Mais les chercheurs notent un impact à long terme sur la santé de cette population lié aux conditions de vie dans les premiers temps de l'immigration. « Ces données montrent que les décisions prises en termes d'accueil et de logement des immigrants peuvent avoir des conséquences à long terme sur leur santé, et que si l'on ne leur offre pas dès le départ une assistance adaptée, ils peuvent en payer le prix fort des décennies plus tard », conclut le Dr White.
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