L’INSULINE degludec (100 U/ml ou 200 U/ml) est un analogue de l’insuline constitué d’une longue chaîne de multihexamères, qui se détachent au fur et à mesure, dont la demi-vie est supérieure à 26 heures (1). « Cela permet une grande stabilité de la concentration plasmatique lors d’injections journalières. Au niveau pharmacodynamique, elle augmente lors des premières injections et on atteint un plateau au bout de trois jours (2). Ainsi, en pratique, il faut attendre ce délai pour adapter la dose lors de l’initiation et, de même, augmenter la dose prend quelques jours », précise le Pr Chantal Mathieu, investigatrice de degludec et chef de service à l’université de Leuven (Belgique).
Une flexibilité intéressante.
Le corollaire est, qu’en vraie vie, certaines erreurs d’injection n’auront pas pour conséquence d’altérer le contrôle glycémique ; par exemple, le fait d’injecter la dose journalière aléatoirement, au lieu de l’injecter toujours au même moment. C’est ce qu’a montré une étude de flexibilité, treat-to-target, en ouvert (3). 329 diabétiques de type 1 ayant une Hba1c de 7,7 % ont été soumis soit à un régime classique –insuline degludec lors du repas du soir– soit à un régime de flexibilité forcée : injection lundi matin, mardi soir (40 heures après), mercredi matin (8 heures après), jeudi soir, vendredi matin, samedi et dimanche soir. Au bout de 26 semaines, une réduction équivalente de 0,4 % de l’Hba1c a été observée dans les deux groupes ; le nombre d’hypoglycémies, les hypoglycémies sévères, les effets indésirables étaient similaires, les hypoglycémies nocturnes étaient significativement réduites avec le régime flexible. Cela est retrouvé versus glargine dans une étude semblable (4).
« C’est un outil intéressant pour amener plus de patients à un contrôle glycémique satisfaisant, sans être freiné par les hypoglycémies », explique le Pr Chantal Mathieu, citant ainsi une méta-analyse (5) sur différents types de populations (diabétiques de type 1, de type 2, naïfs ou pas, traitement oral ou pas…) qui montre que pour un contrôle équivalent de l’Hba1c, la degludec (n = 2 899) cause significativement moins d’hypoglycémies nocturnes et moins d’hypoglycémies totales que la glargine (n = 1 431). La tolérance dermatologique est comparable (6).
Interview du Pr Chantal Mathieu (Leuven, Belgique), et communications : (1) OP-349, (2) P-1013, (3) OP-348, (4) 2162, (5) P-387, (6) P-906.
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