Environ 40 millions de décès survenus en 2015 ont été causés par une maladie non transmissible, nous apprennent les statistiques mondiales de la santé publiée mercredi 17 mai.
Les pathologies cardiovasculaires (17,7 millions de décès), le cancer (8,8 millions), les maladies chroniques respiratoires (3,9 millions) et le diabète (1,6 million) constituent véritablement les « 4 cavaliers de l'apocalypse » pointés par l'OMS. Les auteurs du rapport ne sont pas les seuls à accorder aux pathologies cardiovasculaires la place de première cause de mortalité. Une analyse des données du « Fardeau mondial des maladies », menée par les chercheurs de l'université de Washington, et publiée mercredi dans le « Journal of the American College of Cardiology », leur attribue un tiers des décès dans le monde, soit 18 millions de morts en 2015.
La moitié des causes de décès connus
Les statistiques mondiales de l'OMS sont extrapolées à partir des 27 millions de décès médicalement renseignés dont les données ont été transmises à l'organisation par ses 194 états membres. « Cela représente 48 % des décès estimés dans le monde en 2015, c'est un taux historiquement haut », se réjouit auprès du « Quotidien » le Dr Gretchen Stevens, principal auteur du rapport.
Si le nombre de personnes décédées des suites d'une maladie non transmissible a augmenté mécaniquement, du fait de l'accroissement et du vieillissement de la population, le risque de mourir d'une de ces 4 principales pathologies entre 30 et 70 ans est lui passé de 23 à 19 % entre 2000 et 2015. Des chiffres à manier avec précaution selon le Dr Stevens : « Les états qui nous fournissent les données les plus fiables sont aussi ceux ou la mortalité cardiovasculaire ou par cancer standardisée pour l'âge a diminué, grâce au contrôle tensionnel et à la diminution du tabagisme et de la consommation d'alcool, précise-t-elle. Les pays en voie de développement où cette mortalité baisse peu, voire augmente, sont aussi ceux dont les données sont plus aléatoires. De plus, même dans les pays bons élèves, les données de consommation d'alcool et de tabac sont de moindre qualité ».
Objectifs 2030 en vue
Le rapport fournit aussi une photographie de l'avancée mondiale vers une couverture médicale universelle et vers les objectifs du millénaire pour le développement. À ce titre, c'est la prévention du VIH et la lutte vectorielle contre le paludisme qui ont le plus progressé, de même que le soin anténatal et l'assainissement des eaux. On estime ainsi que 2,1 millions de nouvelles infections par le VIH ont eu lieu en 2015, un tiers de moins qu'en 2000.
Les auteurs du rapport révèlent que 830 femmes sont mortes chaque jour en 2015 suite à des complications de la grossesse ou lors de l'accouchement. Cela représente un taux de 216 décès pour 100 000 naissantes vivantes, encore loin des 70 décès pour 100 000 naissances requis pour 2030 dans les objectifs du millénaire. Le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans et le taux de mortalité néonatale sont de respectivement 43/100 000 et de 19/100 000 en 2015, soit une baisse de respectivement 44 et 37 % depuis 2000.
La progression de la couverture vaccinale, en revanche, marque le pas depuis 2010. « On estime que 40 % des enfants n'ont pas reçu de vaccin diphtérique, tétanique et poliomyélitique », ajoute le Dr Stevens. Les morts violentes représentent un autre sujet d'inquiétude pour l'OMS, puisqu'avec 468 000 meurtres, 800 000 suicides et surtout 1,25 million de morts de la route, elles sont en forte augmentation.
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