LES LIPIDES alimentaire constituent une source importante d’énergie. Ils servent au transport des vitamines liposolubles (A, D, E, K) et apportent les acides gras essentiels (acide linoléique et acide linolénique). Ces derniers sont particulièrement importants dans la formation des membranes cellulaires, dont ils préservent la fonction et l’intégrité. Ils participent à la régulation du métabolisme du cholestérol et sont des précurseurs des prostaglandines et de certaines hormones). Les graisses apportées par l’alimentation sont constituées d’acides saturés (acide stéarique), d’acides insaturés – monoinsaturé (acide oléique), polyinsaturés (omégas 3, omégas 6) – et de cholestérol.
Lipides et prise de poids.
Les lipides ont « tout ce qu’il faut » pour faire prendre du poids : l’apport énergétique qu’ils fournissent est le double de l’énergie fournie par les protéines et les hydrates de carbone, ils n’ont que peu d’effet sur la satiété et surtout les voies métaboliques qu’ils empruntent sont davantage orientées vers le stockage que vers l’oxydation.
Les données épidémiologiques montrent qu’une alimentation riche en lipides favorise l’obésité et qu’il existe une corrélation directe entre l’énergie fournie par les lipides et l’élévation de l’indice de masse corporelle. Toutefois, cela ne peut être séparé des autres composantes du mode de vie.
Le Pr Franck Hu souligne qu’aux États-Unis, alors que la prévalence du surpoids a augmenté de 32 % en quinze ans, l’apport lipidique et celui des calories ont diminué dans la même période, ce paradoxe étant attribué à une augmentation de la sédentarité, comme l’avaient suggéré les travaux d’Andrew M. Prentice et de Susan A. Jebb.
La réduction de l’apport lipidique s’accompagne-t-elle d’une perte de poids ? Les résultats du Women’s Health Initiative Dietary ModificationTrial, essai d’intervention réalisé chez 48 835 femmes ménopausées, randomisées en deux groupes, sont parlants : les sujets du groupe d’intervention (régime hypolipidique avec une réduction de 20 % de l`apport calorique, consommation d’au moins 5 fruits et légumes et de 6 portions de céréales par jour) ont perdu en moyenne 2,2 kg la première année et ont gardé un poids légèrement inférieur à celui des femmes témoins pendant les 7, 5 années de suivi.
Une diminution de l’apport en graisse alimentaire entraîne à court terme une petite réduction du poids, mais cette réduction paraît modeste par rapport à la réduction de l’apport calorique (de 37,8 % à 20 %).
Les bénéfices des graisses insaturées.
Si l’obésité est le facteur le risque le plus important du diabète de type 2, les kilos superflus n’expliquent pas tout et des facteurs diététiques sont directement associés au diabète de type 2. Les lipides, en particulier les acides gras trans, peuvent altérer les fonctions de la membrane cellulaire (fluidité, perméabilité transmembranaire) et retentir sur la sensibilité et la sécrétion d’insuline par le biais de l’activation des PPAR-gamma.
Plusieurs études d’intervention soulignent clairement l’impact bénéfique de la substitution des graisses saturées par des graisses insaturées (omégas 3) sur la sensibilité à l’insuline. La Nurses’ Health Study, grande étude d’intervention conduite chez 84 204 femmes corrobore cette hypothèse en mettant en évidence une relation inverse entre le diabète de type 2 et un apport élevé de graisses d’origine végétale.
En ce qui concerne le risque cardio-vasculaire, de nombreux travaux ont mis en évidence une corrélation assez puissante avec l’apport lipidique et montré que le type de lipides avait plus de poids que la quantité de lipides. Une consommation importante d’acide gras trans augmente le risque cardio-vasculaire alors qu’une consommation élevée d’acide polyinsaturés réduit ce risque, ce que confirment là encore les grandes études d’intervention telle la Nurses’ Health Study.
*Département de nutrition et d’épidémiologie de la Harvard School of Public Health, professeur à la faculté de médecine de Harvard.
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