Pionniers dans les diabètes

Les applications smartphone à l’étude

Publié le 11/06/2015
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Un bénéfice significatif en terme de modification des habitudes alimentaires

Un bénéfice significatif en terme de modification des habitudes alimentaires
Crédit photo : PHANIE

En France, en matière d’applications santé destinées aux patients souffrant de pathologies chroniques en lien avec la nutrition, le diabète fait, toutefois, l’objet d’études particulièrement avancées. Exemple frappant : le programme Diabeo est un dispositif composé d’une application Smartphone et d’un portail web, associées à un service de télésuivi, pour les patients diabétiques de type 1 et 2 traités sous insuline. Actuellement en phase finale de développement (étude clinique Télésage), elle comprend notamment une application permettant aux diabétiques d’ajuster leurs doses d’insuline, en temps réel, via leur smartphone. Et, a d’ores et déjà, montré un bénéfice clinique chez les diabétiques de type 1 suivis à l’hôpital (1).

Autre initiative, celle du service de diabétologie-endocrinologie de l’hôpital Bichat. L’établissement expérimente, en effet, depuis deux ans (en collaboration avec la société MXS) un programme de coaching en ligne pour les personnes diabétiques et en excès de poids, destiné à devenir une application mobile. L’objectif : obtenir en quatre mois une amélioration des habitudes alimentaires et du niveau d’activité physique par un suivi nutritionnel sur mesure et évolutif selon les progrès du patient. Il fait actuellement l’objet d’une étude clinique. « Le programme d’e-coaching MXS Santé comporte des outils d’enquête alimentaire informatisés nous permettant de savoir ce que nos patients consomment ainsi qu’un bilan nutritionnel comparant leurs apports alimentaires aux recommandations du PNNS. Un générateur de menus intelligent les aide à composer des menus conformes à leurs choix mais aussi, à ces mêmes recommandations. Il s’y associe un programme de e-learning favorisant leur adhésion aux recommandations de l’OMS en matière d’activité physique », note le Dr Hansel. L’étude en cours, financée par l’AP-HP, est un essai randomisé incluant 120 patients diabétiques de type 2, de 18 à 70 ans. L’application mobile est en cours d’élaboration. « Parmi les patients inclus dans l’étude, nous avons clairement repéré une population de répondeurs. Ceux-là se connectent régulièrement sur notre plateforme web et en tirent un bénéfice significatif en terme de modification des habitudes alimentaires, d’activité physique mais aussi, de perte de poids », précise le Dr Boris Hansel.

Le programme MXS Santé devrait être expérimenté prochainement par la MGEN auprès de 80 000 adhérents, dans le cadre d’un programme plus large de prévention et d’accompagnement de maladies cardiovasculaires et métaboliques. « L’application qui découlera du programme MXS Santé comme toutes celles qui seront dédiées aux maladies chroniques, devra représenter une aide pour le patient (outils de surveillance de la pathologie, d’observance et d’éducation thérapeutiques…) mais aussi, pour le médecin. Pour être prescrites de façon sécures, les applications devront -comme les médicaments- être accompagnées de notices avec les indications, les contre-indications, les précautions d’emploi, voire, les interactions avec les autres applications », conclut le Dr Hansel.

(1) Étude Télédiab1, revue Diabetes Care 2011
Hélia Hakimi-Prévot

Source : Nutrition