RAPPELONS le mode d’action totalement original des inhibiteurs de SGLT2 qui bloquent environ 90 % de la réabsorption du glucose au niveau du tubule rénal proximal ; un effet qui est donc totalement indépendant des cellules bêta-pancréatiques et de l’insulinorésistance ; par ailleurs, en ciblant le glucose excrété, le risque d’hypoglycémie semble très faible. Le prix à payer pouvant être une augmentation des infections génito-urinaires, surtout chez la femme.
Mais d’autres effets « secondaires » bénéfiques peuvent être évoqués, sur la pression artérielle et sur le poids, comme le suggèrent certains résultats, en phase II, de l’empagliflozine. Des pistes qui sont explorées dans le cadre d’un vaste plan de recherche clinique lancé par Lilly et Boehringer-Ingelheim, plan qui doit inclure quelque 14 500 patients et aboutir à la mise sur le marché de l’empagliflozine fin 2013.
Au dernier congrès de l’ADA, la prolongation à 90 semaines d’une étude ayant porté sur 659 patients a montré que l’empagliflozine seule réduisait le taux d’HbA1c de 0,34 % à 10 mg/j et de 0,47 % à 25 mg/j, versus 0,56 % sous metformine. Surtout les pertes de poids sont respectivement de 2,24, 2,61 et 1,28 kg. Par ailleurs l’association de 10 mg d’empagliflozine à la metformine abaisse l’HBA1c de 0,34 %, la baisse atteignant 0,63 % à la posologie de 25 mg. Là encore la perte de poids est importante, respectivement de 3,14 et 4,03 kg. À titre de comparaison, les diminutions ne sont que de 0,40 % et 0,41 kg avec un inhibiteur de DPP4.
Pression artérielle
À Berlin, l’accent a été mis sur la pression artérielle avec l’analyse de deux études poolées où l’empagliflozine était utilisée en monothérapie (408 patients) ou en association à la metformine (495 patients). T. Hach et le Pr M. Nauck (Allemagne) ont montré que les 2 posologies d’empagliflozine (10 et 25 mg) entraînaient des réductions significatives de la pression systolique (- 3,8 et - 4,5 mmHg versus 1,2 mmHg sous placebo). Quand les valeurs initiales sont supérieures à 140 mmHg, les baisses atteignent 17 et 13,4 mmHg. Enfin les réductions de la pression diastolique ont été également plus importantes sous empagliflozine mais elles n’atteignent pas le seuil de significativité.
Le Pr Nauck souligne que cet effet sur la pression artérielle est indépendant de la réduction du taux d’HbA1c et de la perte du poids.
Redisons-le, ces effets de l’empagliflozine sur le poids et la pression artérielle doivent être confirmés à plus large échelle mais ces données sont d’ores et déjà intéressantes surtout quand on connaît l’impact de la surcharge pondérale et de l’HTA sur la morbi-mortalité du diabète de type 2.
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