CHEZ LES PATIENTS atteints d’un diabète de type 1, la destruction des cellules bêta par un processus auto-immun commence avant l’apparition de l’hyperglycémie mais la mesure de la réponse peptide-C au moment du diagnostic indique qu’à ce stade, il existe une fonction résiduelle des cellules bêta. Laquelle est associée à une réduction des épisodes d’hypoglycémie sévère et des complications. Ce qui signifie que le maintien d’une production endogène d’insuline pourrait améliorer la prise en charge du diabète de type 1 et réduire le risque de complications à long terme.
Même si la présence d’autoanticorps constitue un critère diagnostique, l’immunopathogenèse de la destruction des cellules bêta est typiquement associée à une auto-immunité à cellules T. Des médicaments immunosuppresseurs ou immunomodulateurs on fait l’objet d’essais à un stade précoce du diabète ; c’est le cas d’anticorps humanisés anti-CD3 et anti-GAD.
L’implication des lymphocytes B.
De nombreuses maladies médiées par les lymphocytes T ont une composante à lymphocytes B. Chez la souris NOD, le diabète peut être inhibé par une déplétion en cellules T.
Les lymphocytes B peuvent être sélectivement déplétés par l’anticorps monoclonal anti-CD20 (le rituximab).
C’est dans ce contexte qu’une équipe nord-américaine (Mark Pescovitz et coll.) a testé l’hypothèse selon laquelle l’élimination transitoire des lymphocytes B avec le rituximab pourrait diminuer la destruction des cellules bêta et, ainsi, préserver une fonction de ces cellules chez les patients atteints d’un diabète de type 1 à son début.
L’essai, de phase II, randomisé en double aveugle, a été conduit dans 12 sites des États-Unis et du Canada auprès de 87 patients âgés de 8 à 40 ans, atteints d’un diabète de type 1 récemment diagnostiqué. À J1, J8, J15 et J22, ils ont reçu des perfusions soit de rituximab soit de placebo. L’objectif primaire, évalué un an après la première perfusion, était la valeur de la surface sous la courbe (AUC pour Area Under the Curve) de peptide-C pendant les deux premières heures suivant un repas. Les objectifs secondaires étaient la sécurité d’emploi et les modifications de l’hémoglobine glyquée (HbA1c) et des doses d’insuline.
Le peptide C.
A un an, l’AUC moyenne de peptide C était significativement plus élevée dans le groupe rituximab que dans le groupe placebo. Les patients du groupe rituximab avaient également des taux plus faibles d’hémoglobine glyquée et avaient besoin de moins d’insuline. Entre trois et douze mois, le taux de déclin du peptide C dans le groupe rituximab était significativement plus faible que sans le groupe placebo. Les lymphocytes B CD19 étaient déplétés dans le groupe rituximab mais les taux étaient remontés à 69 % de la valeur de base à douze mois.
Quant aux effets secondaires (fièvre, toux, dyspnée, hypotension, hypertension, tachycardie, rash, prurit, vomissements, nausées), de grade 1 et 2, ils étaient plus fréquents dans le groupe rituximab que dans le groupe placebo après la première perfusion ; ces réactions étaient en revanche au minimum après les perfusions suivantes.
« L’administration de quatre doses de rituximab préserve partiellement la fonction cellulaire bêta sur une période d’un an chez les patients atteints d’un diabète de type 1. La découverte que les lymphocytes B contribuent à la pathogenèse du diabète de type 1 pourrait ouvrir une nouvelle voie pour l’exploration du traitement », soulignent les auteurs.
New England Journal of Medicine du 26 novembre 20096, pp. 2143-2152.
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