Le by-pass induit une perte de poids importante et contribue aussi à améliorer la fonction bêta-cellulaire, en cause dans la rémission du diabète qui s’ensuit. Le passage rapide des nutriments vers la partie distale de l’intestin grêle entraîne une augmentation importante de la sécrétion de GLP1 (X 10). Le rôle éventuel du GIP n’est en revanche pas connu. Une étude clinique élégante a testé chez l’humain la contribution respective du GLP1 et du GIP dans les effets métaboliques observés après by-pass.
Douze sujets obèses (IMC : 33,5), âgés de 35 ans ont été étudiés 5 mois en moyenne après un by-pass. Ils ont reçu en cross-over, dans un ordre aléatoire avant un repas test, soit un iDPP4, la sitagliptine (qui augmente la concentration de GIP), soit un aGLP1 (exendin 9-39), soit les deux soit un placebo.
La sitagliptine a induit une augmentation de la concentration de GIP (X 2) et de GLP1 (X 3) mais n’a pas eu d’effet significatif sur les excursions glucidiques ou la sécrétion d’insuline par rapport au placebo. En revanche le blocage de l’action du GLP1 induisait une diminution significative de l’insulinosécrétion et de la sensibilité au glucose des cellules bêta, en parallèle à une élévation plus importante des glycémies après le repas.
Ces données soulignent le rôle de l’augmentation importante des concentrations de GLP1 après by-pass dans l’amélioration du contrôle glycémique et de la fonction bêta cellulaire. En revanche, ces résultats suggèrent l’absence de rôle du GIP après by-pass.
Traitement glycémique ?
Il convient de souligner que ces données concernent des patients non-diabétiques. La question qui reste ouverte est celle du traitement à privilégier après un by-pass, chez un patient DT2 lorsque les glycémies restent trop élevées. La réponse n’est pas clairement établie. Cette étude ne plaide pas pour la prescription d’un iDPP4 et peut-être pas pour un aGLP1. Les auteurs pensent en effet que l’effet du GLP1 (dont la concentration est d’environ 150 pmol/l) sur les cellules bêta est déjà maximum chez les patients après by-pass, et qu’une augmentation supplémentaire n’aura que peu, ou pas d’effet. Des essais prospectifs contrôlés seraient importants pour mieux apprécier et comparer les réponses thérapeutiques et leur durabilité.
D’après les communications de MS Svane et al (OP 97)
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