UNE ÉTAPE de plus vient d’être franchie dans la compréhension de l’insulinorésistance et de l’intolérance au glucose rencontrée chez près de deux femmes sur trois atteintes d’un syndrome des ovaires polykystiques. L’équipe de Ricardo Azziz (Los Angeles) a constaté, chez ces patientes, une baisse des taux d’adiponectine.
Les chercheurs ont mis en route leur recherche en se fondant sur un fait acquis : une dysfonction du tissu adipeux, associée en général à un état inflammatoire chronique modéré et à une dysrégulation de la sécrétion d’adipokine, contribue à la survenue du syndrome. Ils se sont donc interrogés sur le rôle de cytokines et de chémokines dans le contrôle de la sécrétion d’adiponectine par les adipocytes.
Le travail a été réalisé in vitro sur des cultures d’adipocytes provenant de patientes atteintes (obèses ou en surpoids) et de sujets contrôles. R. Azziz et coll. se sont attachés à déterminer l’influence du TNFα, de l’IL-6 de la protéine chémo-attractive-1 des monocytes, de cocultures d’adipocytes et de macrophages du tissu adipeux sur la sécrétion de l’hormone.
Les résultats divergent selon les marqueurs biologiques concernés. En premier lieu, il apparaît que le taux basal de sécrétion d’adiponectine par les adipocytes demeure similaire entre les divers groupes de femmes étudiés. En revanche, cette situation se modifie lors de la stimulation par les diverses cytokines. La sécrétion d’adiponectine s’abaisse en réponse à l’IL-6, à la protéine chémo-attractive-1des monocytes et au TNFα.
En réponse au TNFα.
Cependant les changements ne sont significatifs qu’en réponse au TNFα. Au cours des cocultures d’adipocytes et de macrophages du tissu adipeux une baisse, également significative, du taux d’adiponectine a été relevée chez les patientes par rapport aux témoins.
Les auteurs admettent pour l’instant ne pas connaître le mécanisme qui sous-tend cette réponse anormale de la sécrétion hormonale. Ils rappellent simplement que l’adiponectine, issue du tissu adipeux, favorise l’action de l’insuline sur les sucres et les lipides, qu’elle réduit l’inflammation. Des taux bas pourraient participer, en partie au moins, à la dysrégulation des hydrates de carbone et au risque de diabète des femmes porteuses d’ovaires polykystiques. Ils constatent, enfin, que la chute de l’adiponectine existe chez ces patientes indépendamment de leur poids. « Comprendre le comportement différent du tissu adipeux chez ces patientes… pourra être utile dans la mise au point de traitements » conclut Ricardo Azziz.
Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism, février 2010.
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