TOUT SE JOUE dans la tête, ou presque. Même le tissu adipeux serait régulé par le cerveau. Des chercheurs de la faculté de médecine du Mount Sinaï à New York viennent de montrer que l’insulinémie au niveau du cerveau contrôle en partie le phénomène de lipolyse du tissu adipeux blanc. L’insuline est bien connue pour être une hormone antilipolytique majeure, mais pour des effets médiés exclusivement via les récepteurs situés sur les adipocytes.
D’après des expériences chez la souris, l’équipe de Thomas Scherer vient de mettre à jour que l’insulinémie exerce une inhibition de la lipolyse sur le tissu adipeux via l’hypothalamus. Les chercheurs ont en effet constaté qu’après avoir injecté de l’insuline à des rongeurs au niveau de l’hypothalamus que la lipolyse de la graisse blanche est inhibée. À l’inverse, chez les souris dépourvues de récepteurs neuronaux à l’insuline, les scientifiques ont observé une lipolyse sans limite et une diminution de la lipogénèse.
Une hormone antilipolytique
Le tissu adipeux joue un rôle pivot dans la régulation glycémique et l’homéostasie lipidique, sans compter qu’il protège les autres organes d’une accumulation lipidique ectopique. L’un des principaux rôles de la graisse blanche est de libérer dans la circulation des acides gras non estérifiés, au cours du jeûne et d’autres états consommateurs d’énergie, comme l’exercice physique. Une libération massive d’acides gras par la lipolyse entraîne une insulino-résistance périphérique, à la fois aux niveaux musculaire et hépatique. L’insuline, en tant qu’hormone antilipolytique, permet de maintenir la fonctionnalité du tissu adipeux. C’est pourquoi un faible taux d’insuline favorise, aggrave et entretient un diabète de type 2.
Comment s’exerce cette commande cérébrale du cerveau vers le tissu adipeux ? Les chercheurs montrent que l’insulinémie au niveau de l’hypothalamus réduit la stimulation sympathique dirigée vers le tissu adipeux, ce qui inhibe la lipolyse. Dans certaines situations prédisposant à une perturbation de la signalisation de l’insuline, comme une alimentation riche en graisses, une obésité ou un état inflammatoire, un trouble de l’insulinémie au niveau de l’hypothalamus entraîne une lipolyse accrue et perpétue le cercle vicieux de l’insulino-résistance. Ces éléments font émerger l’idée de traiter le diabète en améliorant la signalisation cérébrale de l’insuline et non pas en l’injectant, ce qui permettrait de s’affranchir du risque d’hypoglycémies.
Cell Metabolism, 13, 183-194, 2 février 2011.
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