Seul le sucre ajouté augmente le risque

Le café hors de cause dans le diabète

Publié le 28/11/2012
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Crédit photo : S Toubon

AVEC OU SANS sucre ? Pour le café, c’est la loi du tout ou rien. Si de nombreuses études avaient suggéré par le passé un lien entre consommation de café et survenue d’un diabète de type 2, une étude américaine s’appuyant sur deux larges cohortes suivies pendant plus de vingt ans, l’une exclusivement féminine la Nurses’ Health Study (NHS), et l’autre masculine, la Health Professionals Follow-up (HPFS), disculpe la caféine. Le café sans sucre serait même protecteur, que la boisson soit caféinée ou décaféinée. Le risque relatif de diabète serait ainsi diminué de 4-8 % par tasse consommée par jour. En revanche, les boissons sucrées, caféinées ou non, augmentent significativement le risque, entre 13 et 16 % pour les premières et entre 11 et 23 % pour les secondes.

Le petit noir.

Un doute persistait quant à la responsabilité du « petit noir » dans la survenue d’un diabète, car certains éléments laissaient penser que le café et la caféine pouvaient perturber l’équilibre glycémique. Si des études épidémiologiques ont montré un effet protecteur de la consommation régulière de thé et de café, d’autres ont constaté paradoxalement que la caféine augmente la glycémie et diminue l’insulinosensibilité. De plus, alors que le risque lié aux boissons de type boisson à base de cola est bien connu, la part relative à la caféine et celle à la teneur en sucres restaient à déterminer précisément, d’autant qu’un effet synergistique entre café et glucides était suspecté sur l’hyperglycémie postprandiale.

Ce sont près de 74 749 femmes qui ont été suivies dans la NHS pendant vingt-quatre ans (1984-2008) et 39 059 hommes dans la HPFS pendant vingt-deux ans (1986-2008). La consommation de boissons était quantifiée à l’aide d’auto-questionnaires, qui, parmi la centaine d’items listés, précisaient la quantité moyenne absorbée (de jamais à 6 cafés ou plus par jour) au cours de l’année passée. Un ajustement a été réalisé sur plusieurs variables confondantes, telles que le poids, le tabagisme, la ménopause, les antécédents familiaux de diabète, les antécédents personnels de maladie de longue durée.

Sucrose et fructose.

La force de l’association entre boissons sucrées et diabète de type 2 fait envisager aux auteurs l’hypothèse d’une responsabilité du sucrose et du sirop riche en fructose dans la survenue du diabète, deux glucides connus pour être très rapidement absorbés. De plus, via un effet stimulant la lipogenèse, le fructose peut potentiellement favoriser la prise de poids. À l’inverse, le café et le thé contiennent des antioxydants potentiellement bénéfiques sur l’équilibre glycémique, de façon respective l’acide chlorogénique et les flavonoïdes.

Am J Clin Nutr, publié en ligne le 14 novembre 2012.

 Dr IRÈNE DROGOU

Source : Le Quotidien du Médecin: 9197