Selon une nouvelle étude publiée dans la revue « Diabetologia », une activité physique pratiquée dans l'après-midi ou la soirée réduit davantage la résistance à l'insuline et améliore mieux le contrôle glycémique que l'activité physique réalisée le matin.
Ces travaux ont été menés par l'équipe du Dr Jeroen van der Velde du département d'épidémiologie clinique du centre médical universitaire de Leiden, au Pays-Bas. Ils renforcent plusieurs notions déjà suggérées par des études antérieures.
La première est que le retentissement métabolique de l'activité physique est plus important dans l'après-midi et en soirée. La deuxième est qu'une activité physique dans l'après-midi ou en soirée permet d'interrompre de longues périodes de posture assise.
Des études avaient déjà montré que l'exercice physique en général est associé à une amélioration de la sensibilité à l'insuline, mais les chercheurs néerlandais enfoncent le clou et démontrent que cet effet peut être amplifié par une interruption des longues séances de sédentarité, d'où leur intérêt pour le timing des séances d'activité physique.
Le timing aussi important que la durée ?
Les chercheurs ont exploité les données de l'étude épidémiologique néerlandaise sur l'obésité (NEO). Entre 2008 et 2012, 775 de ses participants, âgés de 45 à 65 ans, avec un IMC d'au moins 27 kg/m2 et non diabétiques, ont été recrutés dans cette analyse. Afin de constituer une population de référence, des invitations à participer ont été envoyées à tous les habitants d'une commune de 45 à 65 ans, portant le total des participants à 6 671 individus.
Tous les participants ont été soumis à un examen médical et à des prises de sang, et 35 % des participants, choisis aléatoirement, ont bénéficié d'une IRM destinée à mesurer la présence de graisse dans leur foie. Enfin, 955 participants ont été équipés d'un accéléromètre. Les journées ont été divisées en trois périodes : le matin (de 6 heures à midi), l'après-midi (de midi à 18 heures) et le soir (de 18 heures à minuit).
Après ajustement pour les facteurs de risque tels que l'âge, le sexe biologique ou l'ethnie, il ressort que le temps total de sédentarité n'était pas associé à la présence de graisse dans le foie. En revanche, le fait de fractionner cette période de sédentarité était associé à une réduction de la quantité de graisse, de même que la durée moyenne quotidienne d'activité physique et le timing de cette activité physique.
Ceux dont l'activité physique était également répartie tout au long de la journée avaient le même risque de résistance à l'insuline que ceux qui pratiquaient une activité physique dans la matinée, alors qu'elle était significativement réduite chez les personnes actives dans l'après-midi (−18 %) ou dans la soirée (−25 %). Des données de plus long terme seront nécessaires pour savoir si cela se traduit par un impact sur le risque de diabète.
Une relation à explorer
Le timing de l'activité physique est encore relativement peu exploré, et les raisons de son impact encore peu clair. Certaines études ont montré que la réponse métabolique aux exercices de haute intensité diffère en fonction de la période de la journée. Par ailleurs, la puissance musculaire et le métabolisme cellulaire musculaire sont à son apogée à la fin de l'après-midi.
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