NOS RÉSULTATS montrent qu’une réduction de l’incidence cumulative du diabète obtenue soit par une intervention sur le mode de vie, soit pas la prise de metformine, persiste pendant au moins dix ans, ont conclu les auteurs. Ils trouvent aussi que « le début du diabète est retardé de 4 ans par l’intervention sur le mode de vie et de 2 ans par l’usage de la metformine, comparativement au placebo. »
L’étude clinique randomisée « Diabetes Prevention Program Outcomes Study » (DPPOS) a été élaborée pour évaluer à long terme le programme Diabetes Prevention Program (DPP), qui a fait ses preuves pour retarder ou prévenir l’apparition du diabète de type 2 chez les sujets à risque. Cette première étude (DPP), qui a duré 2,8 ans, a montré un effet significatif des deux mesures préventives testées, avec une réduction de l’incidence du diabète de 58 % en suivant un programme intensif de modification du mode de vie, et de 31 % en donnant un traitement par metformine.
Les adultes à haut risque inclus ont été choisis sur les critères suivants : glycémie à jeun de 5,3 à 6,9 mmol/l, altération de la tolérance au glucose (glycémie 2h après la charge en glucose de 7,8 à 11 mmol/l) et IMC (indice de masse corporelle) de 24 kg/m2 (ou supérieure à 22 kg/m2 chez les américains d’origine asiatique).
Tous les participants de l’étude DPP ont été éligibles et 2 766 parmi 3 150 participants (88 %) ont été suivis, dont 910 du groupe intervention sur le mode de vie, 924 du groupe metformine et 932 du groupe placebo.
Comme les bienfaits obtenus par les modifications du mode de vie ont été particulièrement nets, une mise en place de ce programme a été offerte aux 3 groupes.
La perte de poids.
Le traitement par la metformine a été poursuivi dans le groupe original (850 mg deux fois par jour si la tolérance est bonne). Au groupe initialement sous intervention sur le mode de vie, on a offert un support supplémentaire pour suivre ce programme. La perte de poids est l’un des principaux objectifs de cette intervention, mais ce n’est pas le seul.
Le principal critère de jugement est l’apparition d’un diabète en fonction des critères de l’ADA (American Diabetes Association).
Les chercheurs trouvent que pendant les 10 ans de suivi après la randomisation dans l’étude DPP, le groupe initialement sous modification du mode de vie a perdu en moyenne 7 kg, puis en a regagné une partie pour atteindre un plateau à une moyenne de - 2 kg. Sous metformine, la modeste perte de poids observée (-2,5 kg) s’est maintenue. Les taux d’incidence du diabète, en comptant en cas pour 100 personnes par an, sont de 4,8 dans le groupe sous modification du mode de vie, de 7,8 dans le groupe metformine et de 11 dans le groupe placebo.
Modifié le profil lipidique.
Comme pendant la longue période d’observation on a offert, à tous les participants, de suivre des recommandations sur le mode de vie identiques à celles appliquées avec succès dans l’étude DPP. Les taux d’incidence de diabète des groupes initialement sous metformine et sous placebo ont chuté pour atteindre ceux du groupe traité à l’origine par une modification du mode de vie. Et chez ces derniers, les taux sont demeurés bas pendant l’intégralité de l’étude. La perte de poids est associée à une prévention du diabète. Et les interventions sur le mode de vie ont modifié le profil lipidique.
Les taux d’incidence du diabète pendant le suivi de l’étude DPPOS sont de 5,9 par année-personne pour l’intervention sur le mode de vie, de 4,9 sous metformine et de 5,6 sous placebo.
Comparativement au placebo, l’incidence du diabète dans les dix ans suivant la randomisation dans l’étude DPP est réduite de 34 % dans le groupe mode de vie et de 18 % dans le groupe metformine.
Une deuxième phase de l’étude DPPOS, sur les effets à long terme sur la santé de ces interventions, sera publiée en 2 014.
Diabetes Prevention Program Prevention Group, The Lancet, publié le 29 octobre 2009.
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