L’ÉQUIPE de Kunihiro Hosono et coll. (Yokohama, Japon) a réalisé une étude pilote chez 223 patients porteurs de foyers de cryptes aberrants (FCA) au niveau de la muqueuse colique. Les FCA sont précurseurs des adénomes, eux-mêmes étant des lésions précancéreuses. Des patients ont été randomisés en prospectif pour recevoir de la metformine (n = 12, 250 mg/j) ou être inclus dans le groupe témoin (n = 12), ne recevant rien. Les coloscopies ont été réalisées à l’inclusion et après un mois pour déterminer le nombre des FCA, l’activité proliférative de la muqueuse ainsi que l’activité apoptotique. Ces paramètres se réduisent sous traitement. Le nombre de FCA passe de 8,78 avant traitement à 5,11 après un mois de metformine (p = 0,60), alors qu’il n’y a pas de changement dans le groupe témoin. L’index de prolifération cellulaire est significativement diminué et l’index apoptotique ne se modifie pas dans l’épithélium normal. « C’est la première étude tentant la metformine dans l’inhibition de la cancérogénèse colorectale. Elle donne des indices forts suggérant une chimioprévention de ce cancer. »
Réduit de 53 % la charge tumorale.
L’étude de Regan Memmott et coll. (National Cancer Institute, Bethesda) a porté sur un modèle de cancer du poumon chez des souris exposées à un carcinogène du tabac. Le traitement oral par la metformine réduit de 53 % la charge tumorale, à des concentrations plasmatiques que l’on peut donner à des humains. Ce produit a été testé dans cette tumeur car il s’est révélé capable d’inhiber la voie mTOR, en activant une protéine kinase spécifique (AMPK). L’activation de la voie mTOR est un événement précoce et important dans la genèse du cancer pulmonaire lié au tabac et son inhibition est recherchée en thérapeutique. Les auteurs ont obtenu une inhibition plus efficace en injectant la metformine par voie intrapéritonéale chez les souris cancéreuses, avec une réduction de 72 % de la charge tumorale, en association à une réduction de la prolifération cellulaire. Des essais cliniques préliminaires dans le cadre du cancer pulmonaire chez des fumeurs sont envisagés.
En septembre dernier, une étude était publiée dans le cancer du sein («Le Quotidien» du 15 septembre 2009). Elle a montré qu’un prétraitement de souris par la metformine diminue l’aptitude de cellules mammaires humaines à former des tumeurs, dans le cas où la doxorubicine est associée au biguanide. Une équipe du NCI avait annoncé le lancement d’un essai de phase II pour évaluer les effets du médicament sur la récidive du cancer du sein chez des femmes traitées.
En 2005, des études épidémiologiques avaient révélé que les diabétiques de type 2 traités par la metformine ont un risque réduit de cancer et notamment mammaire.
Cancer Prevention Research, 1er septembre 2010 ; Hosono et coll : p. 1077-1083 ; Memmott et coll. p. 1066-1076 ; éditorial p. 1049-1052.
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