Le rôle des antioxydants était déjà connu dans la prévention de certains cancers et maladies cardiovasculaires. Et certains antioxydants pris isolément (vitamines E et C, lycopènes, flavonoïdes) avaient déjà montré leur effet bénéfique sur le diabète de type 2 (DT2).
Mais la capacité antioxydante globale de l’alimentation en tant que telle n’avait jamais été associée à la prévention primaire du DT2. C’est chose faite avec cette étude menée par une équipe INSERM (Équipe Générations et Santé, Centre de recherche en épidémiologie et santé des Populations, à Villejuif).
Cohorte E3N
Les chercheurs ont utilisé les données de 64 223 femmes de la cohorte E3N (étude épidémiologique auprès de femmes de la MGEN), recrutées à partir de 1990. Les personnes incluses, âgées de 40 à 65 ans, étaient alors indemnes de diabète et de maladie cardiovasculaire. À leur inclusion dans l’étude, ces femmes ont rempli un questionnaire détaillé sur leur alimentation, ce qui a permis aux chercheurs de calculer pour chacune un score de « capacité antioxydante » (grâce à un outil – FRAP — mis au point par une équipe italienne). Les résultats obtenus montrent que le risque de développer un DT2 diminue à mesure que la capacité antioxydante totale de l’alimentation augmente. Dans le quintile le plus élevé (quand le score antioxydant est haut), le risque de DT2 est plus bas de 27 % par rapport au quintile le plus bas. Cette association s’arrête à partir de 15 mmol/jour d’antioxydants, « ce qui correspond déjà à une alimentation très riche en antioxydants », souligne Guy Fagherazzi, chercheur en charge du programme de recherche sur le diabète dans l’étude E3N et coauteur de l’étude parue dans « Diabetologia ». Il ajoute qu’on peut « suspecter les mêmes résultats chez les hommes car les mécanismes envisagés ne sont pas spécifiques aux femmes. »
Sans le café
Les auteurs soulignent donc l’intérêt de la consommation d’aliments riches en antioxydants (fruits et légumes, thé, chocolat noir, fruits secs, vin rouge en quantité modérée…). Ils ont choisi d’exclure de leur analyse le café, car, « dans un travail précédent, nous avions vu que le café en lui-même était associé à une diminution du risque de DT2. Or, il était prépondérant dans nos données de l’étude E3N. Si on ne l’avait pas éliminé, cela serait revenu à observer l’effet du café », précise Guy Fagherazzi. D’autres études seront nécessaires pour comprendre les mécanismes sous-jacents, mais les chercheurs envisagent déjà de poursuivre leurs travaux sur l’effet protecteur des antioxydants dans d’autres pathologies (cancers, hypertension artérielle, maladies cardiovasculaires), mais aussi sur le possible effet des antioxydants en prévention secondaire du DT2, grâce à la sous-étude E3N after diab, qui comprendre 3 500 femmes atteintes de DT2. « On pourrait ainsi savoir si la consommation d’antioxydants protège des complications du DT2 », indique Guy Fagherazzi.
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