Les médicaments à base de testostérone utilisés dans l'hypogonadisme sont-ils néfastes pour la santé ? Les résultats d'une méta-analyse parue dans le « Lancet Health Longevity » sont plutôt rassurants, même si un suivi à plus long terme est nécessaire pour confirmer l'innocuité de la testostérone.
« Une carence en testostérone provoque un hypogonadisme masculin, notamment une diminution des caractéristiques sexuelles secondaires, un dysfonctionnement sexuel, une fonte et une faiblesse musculaires, une ostéoporose et une qualité de vie réduite, rappellent les auteurs. Le traitement à base de testostérone est le traitement standard pour inverser les conséquences de l'hypogonadisme. »
À partir d'une revue systématique de la littérature depuis 1992, 17 essais cliniques ont été retenus, pour lesquels les données de chaque patient étaient disponibles. De plus, les données de 18 essais sans ce type de renseignements individuels ont été agrégées.
Des données qui doivent rassurer les patients
L'analyse des 17 premières études a porté sur 3 431 patients d'âge moyen 65 ans provenant de neuf pays : 1 750 ont reçu un traitement à base de testostérone et 1 681 un placebo. La durée moyenne du traitement était de 9,5 mois (de 12 semaines à 3 ans).
Le risque cardiovasculaire était similaire entre les deux groupes de patients, avec un taux d'événements de 7,5 % parmi les patients traités à la testostérone et de 7,2 % dans le groupe placebo (différence non significative). Les principaux événements rapportés étaient l'arythmie, les maladies coronariennes et l'infarctus du myocarde.
Le taux de décès n'était pas non plus significativement différent entre les deux groupes (0,4 % dans le groupe testostérone et 0,8 % dans le groupe placebo). Les auteurs soulignent néanmoins le très faible nombre de cas, empêchant toute interprétation.
« La testostérone n'est pas associée à un risque accru d'événement cardiovasculaire à court ou moyen terme. Les seuls effets indésirables détectés de la testostérone étaient la survenue d'un œdème et une baisse modeste du cholestérol HDL », résument les auteurs. L'analyse portant sur les données agrégées a montré des résultats similaires.
« La prescription de testostérone pour l'hypogonadisme augmente dans le monde, mais des messages contradictoires sur sa sécurité peuvent avoir conduit de nombreux patients à ne pas recevoir le traitement, regrette Jemma Hudson de l'université d'Aberdeen en Écosse, autrice principale. Les études en cours devraient aider à déterminer l'innocuité à long terme de la testostérone mais, en attendant, nos résultats fournissent des données rassurantes. »
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024