Les prohormones des androgènes, comme la déhydroépiandrostérone (DHEA), s’élèvent au début de la puberté, culminent au cours de la deuxième et de la troisième décennie, puis déclinent, indépendamment du statut ménopausique. Quels effets bénéfiques potentiels a-t-on d’une supplémentation chez les femmes normales, et celles souffrant d’états de déficience en DHEA ? C’est ce qu’a cherché à déterminer cette revue de la littérature, de 1985 à 2021, qui s’est penchée sur les avantages et risques d’un traitement par DHEA sur l’antivieillissement, la dysfonction sexuelle, l’infertilité, la santé métabolique des os, la cognition et le bien-être, d’une part dans les états de déficit hormonal (comme l’insuffisance surrénalienne primaire, l’insuffisance hypophysaire et l’anorexie), et d’autre part chez des femmes normales tout au long de la vie (1). En pratique, on retiendra que les données confirment de modestes bénéfices sur la qualité de vie et l’humeur, mais pas sur l’anxiété ou la fonction sexuelle chez les femmes avec insuffisance surrénalienne primaire ou secondaire ou anorexie. En revanche, il n’y a aucun bénéfice sur les symptômes de la ménopause, la fonction sexuelle, la cognition ou le bien-être général, chez les femmes normales. L’administration locale de DHEA montre un bénéfice dans l’atrophie vulvovaginale. L’utilisation de DHEA pour améliorer l’induction de la réponse ovulatoire chez les femmes ayant une réserve ovarienne diminuée n’est pas recommandée. Les risques d’une utilisation, physiologique ou pharmacologique, élevée de la DHEA comprennent des effets secondaires préoccupants — androgéniques et estrogéniques — à long terme.
Professeur émérite, Université Grenoble-Alpes
(1) Wierman ME, Kiseljak-Vassiliades K. Should Dehydroepiandrosterone Be Administered to Women? J Clin Endocrinol Metab. 2022 May 17;107(6):1679-1685. doi: 10.1210/clinem/dgac130
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