La Fédération française des diabétiques (FFD) a dévoilé 15 propositions concrètes visant à améliorer la prise en charge et la qualité de vie des patients diabétiques. Ces propositions, qui seront présentées le 12 novembre à l'Assemblée nationale, résultent de plusieurs mois de concertation à travers la France dans le cadre des États généraux du diabète et des diabétiques lancé le 14 novembre 2017, lors de la Journée mondiale du diabète.
Toutes les propositions s'accompagnent d'actions concrètes qui devraient être mises en place d'ici à 2022. « Pour chacune de ces actions, nous voulons nous associer avec des partenaires, tels que le ministère de la Santé, Santé publique France, l'Assurance maladie… », indique Gérard Raymond, président de la FFD.
L'aptitude à conduire désormais évaluée par le médecin traitant ou le spécialiste
Pour illustrer la façon dont les différents acteurs peuvent travailler ensemble, Gérard Raymond a annoncé « un assouplissement énorme » pour les personnes diabétiques concernant l'obtention et la gestion de leur permis de conduire. Après plusieurs années de négociations, la FFD, la Sécurité routière et les ministères de l'Intérieur et des Solidarités et de la Santé sont parvenus à un accord le 6 novembre. Alors que l'aptitude à conduire des patients sous traitement hypoglycémiant était jusque-là évaluée par un médecin agréé par la préfecture qui délivrait une autorisation pour 5 ans, c'est désormais le médecin traitant ou le spécialiste qui devra évaluer la capacité de son patient à gérer une éventuelle hypoglycémie. « S'il est apte, le patient n'est plus dans l'obligation de déclarer sa maladie à l'auto-école », précise le président de la FFD. Cet accord sera officialisé par une circulaire. En cas de doute, les praticiens seront toujours en mesure d'adresser le patient au médecin agréé.
Les 15 propositions de la FFD s'articulent toutes autour de la volonté d'une médecine fondée sur l'humanisme. « Le patient doit être pris dans son ensemble, avec ses spécificités et ses craintes, indique Gérard Raymond. Mais ce n'est pas seulement la relation patient-soignant qui doit être transformée, c'est aussi la relation soignant-soignant. » Une démarche en phase avec le rapport sur la recertification des médecins dévoilé par la ministre de la Santé le 5 novembre, puisque, parmi les cinq items obligatoires, on retrouve une démarche d’amélioration de la relation médecin-patient, de la qualité de vie et de la santé du médecin.
Le Dr Jean-François Thébaut, cardiologue et diabétique de type 2, rappelle que la médecine personnalisée n'est pas uniquement à envisager sous le spectre scientifique : « Si l'Evidence Based Medicine est indispensable, elle n'est pas suffisante. La décision doit être partagée entre patient et médecin. »
Cela passe par l'information du patient, et ce dès le plus jeune âge : la FFD préconise ainsi de rendre obligatoire l'éducation à la santé dans les écoles (jusqu'au lycée) dès 2019, notamment en termes d'alimentation et d'activité physique. Dans le même sens, elle milite en faveur de l'obligation du Nutri-score.
Un statut de travailleur intermédiaire
« Nous souhaitons également réviser les textes législatifs et réglementaires sur l'emploi des personnes diabétiques au regard des progrès technologiques et thérapeutiques en créant un comité interministériel », avance Gérard Raymond. Alors que de nombreux métiers restent encore inaccessibles aux patients diabétiques, la FFD souhaite que chaque patient puisse exercer le métier de son choix en fonction de ses aptitudes. Elle invite par ailleurs à créer un statut intermédiaire pour les travailleurs ayant une affection de longue durée, statut qui leur éviterait d'avoir à demander le statut de travailleur handicapé. Les employeurs pourront toutefois comptabiliser les personnes ayant ce nouveau statut dans le quota de 6 % de travailleurs handicapés.
En écho à l'actualité récente, la FFD appelle également à promouvoir le dossier médical partagé et voudrait qu'un accompagnement des patients soit mis en place pour appréhender son utilisation.
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