Il est commun d’observer une déplétion importante en ions Mg2+ chez les femmes qui développent un DG (3 à 10 % des femmes enceintes). Les bases biologiques de cette association sont toutefois mal connues. Des analyses génétiques ont récemment suggéré l’existence d’un lien direct entre le statut du magnésium et la susceptibilité au diabète de type 2 (DT2) chez des femmes postménopausées.
Les auteurs montrent d’abord, sur des cellules de rein embryonnaire humain HEK293T, que la stimulation de l’activité des canaux TRPM6 par l’insuline se fait au travers du récepteur à l’insuline (IR), exprimé au niveau des tubes contournés distaux. Ils réussissent à préciser que cette action est dépendante de la phosphoinositide 3-kinase, un des effecteurs clefs de la voie de signalisation de IR (récepteur de l’insuline) et de Rac1, une GTPase Rho.
Près de 1 000 femmes enceintes.
Mais surtout ils découvrent que deux polymorphismes nucléotidiques (SNP) du canal ionique TRPM6, V1393I et K1584E, sont essentiels à l’activation du canal à magnésium par l’insuline ; en effet, les mutations de ces résidus annulent l’action de l’hormone. Enfin, le rôle direct de ces SNP dans le diabète gestationnel est mis en évidence par une étude conduite chez 997 femmes enceintes non diabétiques de la Berlin Birth Cohort. Le dosage de l’hémoglobine glyquée totale (HGT) au moment de l’accouchement, qui permet d’apprécier la résistance à l’insuline, objective que les SNP V1393I et K1584E sont associés avec un risque supérieur (odd ratio : 4,59 en moyenne) de valeurs anormales de la HGT (› ou = 7 %), mais aussi avec une probabilité plus forte, chez ces femmes initialement indemnes de diabète, de développer un DG et, par conséquent, d’être exposées à un risque accru de DT2 ultérieurement.
Les variants V1393I et K1584E du canal ionique à magnésium TRPM6 représentent donc un facteur d’aggravation de la résistance à l’insuline chez la femme enceinte. Les travaux des chercheurs suggèrent que ces SNP font obstacle à la phosphorylation du canal TRPM6 médiée par l’insuline. On conçoit l’intérêt potentiel de cette découverte : ces variants pourraient constituer des biomarqueurs dans le dépistage des femmes enceintes à risque élevé de diabète gestationnel.
Hoenderop Joost G. et coll. Loss of insulin-induced activation of TRPM6 channels results in impaired glucose tolerance during pregnancy. Proc Natl Acad Sci USA (2012) Publié en ligne.
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