Diabète et maladies cardiovasculaires : l'information passe mal auprès des patients

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Publié le 15/09/2021
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Crédit photo : PHANIE

La connaissance des patients concernant les complications liées au diabète et les moyens de les prévenir reste très inégale en France. Et cela, alors même que les médecins déclarent tous les sensibiliser au sujet. C'est ce que révèle une enquête Opinion Way effectuée auprès de 500 personnes diabétiques (90 % de diabétiques de type 2), 50 médecins généralistes et 50 diabétologues en juin 2021 à l'initiative du laboratoire Roche et présentée en conférence de presse.

Si la grande majorité des personnes diabétiques connaissent les principales complications de la maladie au niveau des vaisseaux sanguins, des pieds et des yeux, un quart d'entre elles ne sont pas au courant des complications rénales et cardiologiques. Le médecin généraliste reste la principale source de sensibilisation au diabète. Le diabétologue, quant à lui, est davantage cité par les diabétiques de type 1, les CSP+ et les plus de 50 ans.

Des facteurs de risques peu connus

Neuf patients sur dix estiment que les professionnels de santé sont les plus à même de détecter et d'anticiper les complications liées au diabète. Les laboratoires de biologie médicale, les sites web et les médias sont également cités. Les deux principaux examens que les diabétiques réalisent sont le bilan lipidique et l'examen des yeux (rétine). Le bilan dentaire et l'examen des pieds sont beaucoup moins pratiqués.

Parmi les facteurs de risque de maladies cardiovasculaires liées au diabète, un seul émerge de façon quasi unanime : le surpoids (cité par neuf patients sur dix). Le rôle d'une alimentation trop grasse, sucrée et salée est également bien connu. À l'inverse, le tabac, la consommation d'alcool, l'âge, l'hypertension artérielle et la sédentarité ne sont pas assez cités.

Et si les patients associent l'essoufflement, les douleurs dans la poitrine et dans les bras aux maladies cardiovasculaires, d'autres symptômes tels que la fatigue, la prise de poids et les œdèmes sont moins connus. Lorsqu'ils ressentent ces symptômes, la grande majorité des patients affirme en parler à leur médecin généraliste. En revanche, en cas de douleur à la poitrine, les patients en parlent plus volontiers avec leur cardiologue.

Sensibiliser les patients au dépistage

La quasi-totalité des médecins interrogés indiquent dépister les maladies cardiovasculaires de leurs patients diabétiques grâce à plusieurs examens (électrocardiogramme, NT-proBNP et troponine). Pour leur part, huit patients sur dix affirment être intéressés par des analyses médicales leur permettant de savoir s'ils sont à risque de maladies cardiovasculaires. « La prévention des complications du diabète reste le principal problème du suivi des patients concernés par la maladie. Nous devons persévérer dans notre travail de pédagogie, a souligné le Dr Jacques Franzoni, médecin généraliste. Ces patients diabétiques nous consultent au minimum quatre fois par an. Cela doit être l'occasion de répéter l'information concernant les risques liés au diabète et de proposer des examens de dépistage biologique pour prévenir les comorbidités cardiovasculaires ».

Hélia Hakimi-Prévot

Source : lequotidiendumedecin.fr