LE PR CHANTAL MATHIEU (Louvain, Belgique) a rapporté les résultats d’un essai de phase 2 comparant trois protocoles, une injection quotidienne d’insuline degludec, une injection trois fois par semaine de cette même insuline et une injection quotidienne d’insuline glargine, chez des patients diabétiques de type 2 n’ayant pas encore reçu d’insuline et insuffisamment contrôlés par des antidiabétiques oraux. Trois cent soixante-sept diabétiques ont été recrutés au Canada, aux États-Unis, en Afrique du Sud et en Inde, 245 d’entre eux ont été randomisés. Au cours de la première période de trois semaines de titration, ils ont reçu un traitement par metfomine avec des doses progressives d’insuline adaptées en fonction des résultats sur la glycémie.
L’évaluation réalisée à la 16e semaine a montré une baisse significative du taux d’HbA1c, comprise entre 1,3 et 1,5 %, comparable dans les trois groupes. Initialement de 8,7 %, l’HbA1c est passée à 7,1, 7,3 et 7,4 % dans les groupes degludec une fois par semaine, degludec trois fois par semaine et glargine une injection par jour. La glycémie à jeun a elle aussi diminué dans les trois groupes pour passer à 6,3-6,5 mmol/l sans différence significative suivant les traitements. L’incidence des hypoglycémies a été de 8 %, 23 % et 23 % respectivement (différence statistiquement non significative), autrement dit 92 % des patients sous degludec une fois par jour, n’ont eu aucun épisode hypoglycémique, 77 % dans les deux autres groupes. La dose moyenne d’insuline nécessaire pour un bon contrôle glycémique était à la 16e semaine de 0,45, 0,49 et 0,48 U/Kg/j. L’insuline degludec en une injection quotidienne ou trois injections hebdomadaires est bien tolérée et assure un contrôle glycémique similaire à l’insuline glargine, a conclu Chantal Mathieu. On observe une tendance à un moindre risque d’hypoglycémies sous degludec une fois par jour, alors que le taux d’hypoglycémies est identique sous degludec trois fois par semaine et glargine, a-t-elle précisé.
Une autre étude de phase 2, chez des diabétiques de type 1, présentée par L. Meneghini (Miami) a comparé l’insuline degludec et l’insuline glargine, toutes deux administrées une fois par jour, en association avec une insuline prandiale aspartat. Sous degludec, l’incidence des hypoglycémies a été 28 % plus faible que sous glargine, celle des hypoglycémies nocturnes a été encore plus basse : moins 58 %.
L’insuline degludec permettrait également de maintenir des taux de glycémie plus stables tout au long des 24 heures que l’insuline glargine. Cet effet a été mis en évidence dans une étude expérimentale chez des diabétiques de type 1 avec la technique du clamp glycémique par l’équipe allemande de T. Heise. Cette moindre variabilité attribuable à la longue durée d’action de cette insuline pourrait expliquer la plus faible incidence d’hypoglycémies observée dans l’ensemble des études menées avec degludec. Des données qui devront être confirmées par les essais de phase qui ont commencé récemment avec degludec et avec une formulation originale associant l’insuline ultra longue degludec et l’insuline rapide aspart qui permet une application basale-bolus en une seule injection.
D’après les communications de C. Mathieu (Belgique), L. Menegihini (États-Unis) et T. Heise (Allemagne)
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024