Les statines étaient diversement en question lors du congrès annuel de l'American College of Cardiology (ACC) du 2 au 4 avril. Succédant à la présentation de l'étude Hope-3 qui relance leur intérêt en prévention primaire, une autre, publiée dans le « JAMA », conclut à l'efficacité de l'ézétimibe et de l'évolocumab en cas d'intolérance aux statines (effets musculaires). L'évolocumab, de la nouvelle classe très prometteuse des anti-PCSK9, faisant mieux que l'ézétimibe chez ces patients difficiles à traiter.
L'utilité d'associer l'ézétimibe à l'évolocumab
L'essai a été mené chez 511 sujets très hypercholestérolémiques et intolérants à au moins 2 statines. L'étude était construite sur un schéma en 2 phases. La première en cross over avait pour but d'identifier les patients ayant une intolérance uniquement lors du traitement par atorvastatine et non durant le placebo. La seconde avait pour but de comparer, dans cette population sélectionnée, l'efficacité anti-cholestérolémiante de l'ézétimibe et de l'évolocumab.
« Alors que seule une minorité de patients a atteint la cible optimale de LDL, il pourrait être utile d'associer l'ézétimibe à l'évolocumab à ces patients nécessitant une réduction plus forte du LDL. Il est à noter que ni l'ézétimibe ni l'évolocumab ne sont approuvés pour réduire les événements cardio-vasculaires majeurs », écrivent les auteurs.
Le meilleur indicateur de risque cardiovasculaire
Dans un autre registre, une nouvelle étude a été présentée à l'occasion du congrès confirmant le lien entre la largeur du tour de taille et le risque cardiovasculaire. Celle-ci suggère même que l'obésité abdominale chez des diabétiques est un plus grand indicateur de ce risque que l'indice de masse corporelle (IMC) ou le poids lui-même.
Une équipe de l'Intermountain Medical Center Heart Institute à Salt Lake City (Utah, ouest) a notamment déterminé que l'excès pondéral autour de l'abdomen qui donne une forme de pomme au corps indique fortement que les personnes avec un diabète infantile (type 1) ou adulte (type2) ont un risque nettement plus grand de pathologies cardiaques graves même s'ils n'en ont encore aucun symptôme.
Les corps en forme de pomme sont déjà liés au syndrome métabolique mais cette nouvelle étude montre que l'excès de kilos autour de la taille accroît aussi nettement le danger de dysfonctionnement du ventricule gauche du cœur. Les chercheurs ont étudié pour cela un groupe de 200 hommes et femmes diabétiques sans aucun symptôme de maladie coronaire.
Indépendamment du poids total et de l'indice de masse corporelle, l'obésité abdominale était dans cette cohorte fortement associée à une pathologie du ventricule gauche.
« Cette étude confirme que le fait d'avoir un corps en forme de pomme ou un imposant tour de taille peut conduire à des pathologies cardiaques et qu'en le réduisant on peut aussi minimiser ces risques », souligne, Brent Muhlestein, qui a dirigé ces travaux.
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