Campagne pour éviter l’acidocétose

Publié le 10/11/2010
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90 % des enfants diabétiques sont atteints du diabète de type 1. 17 000 nouveaux cas sont recensés chaque année en France chez les moins de 15 ans. (25 % ont d’ailleurs moins de 5 ans). L’association Aide aux jeunes diabétiques (AJD) lance une campagne d’information « Ne passez pas à côté du diabète de votre enfant ». Le but de cette campagne, soutenue par les laboratoires, c’est d’éviter, puisque c’est en plus assez simple, les risques d’une hyperglycémie. Chez les enfants, elle peut en effet très vite évoluer vers une acidocétose. « Ce qui veut dire hospitalisation en soins intensifs, voire mise en danger de la vie », traduit le Pr Jean-Jacques Robert, pédiatre à l’hôpital Necker, à Paris. On déplore 5 décès par an du fait d’un diabète non dépisté à temps, insiste-t-il, ce qui est inacceptable puisqu’évitable. »

Et l’hyperglycémie évolue chez les enfants vers des complications très graves de façon particulièrement rapide. « C’est une question d’heures », souligne encore le Pr Robert. Et plus l’enfant est jeune, plus l’acidocétose est fréquente.

L’an dernier, à l’occasion de la journée mondiale, une campagne d’évaluation menée par l’Observatoire national du diabète (réseau pédiatrique AJD) a pu repérer au sein de tous les services de pédiatrie français plus de 60 % des enfants diabétiques. Précisément : 1 000 fiches de diagnostic ont été analysées auprès de 139 services (80 % des cas seront répertoriés le 14 novembre prochain, assure le Pr Robert).

Signes à faire connaître.

De cette enquête, on peut conclure que c’est l’acidocétose qui a été révélatrice d’un diabète dans la majorité des cas. Dix-sept pour cent de ces jeunes ont été hospitalisés et 6 % sont arrivés à l’hôpital dans un état de coma. Dans 98 % des cas examinés dans l’enquête, les deux signes de l’hyperglycémie (soif et besoin fréquent d’uriner) ont bien été confirmés par le diagnostic de diabète ou plutôt le diabète avait bien été annoncé par eux. Autre symptôme intéressant à souligner : dans 40 % des cas, il y a eu réapparition du pipi au lit. Et les signes (polyuro-polydypsie et énurésie) dataient de plus de deux semaines dans 60 % des cas.

La campagne vise donc les familles, elle souhaite les rendre plus attentives à ces signes. Elle entend également impliquer davantage les professionnels de santé, les incitant au réflexe, face à de tels constats, de la mesure de la glycosurie et de la glycémie. Des affiches seront visibles dans les pharmacies.

La fréquence du diabète de type 1 augmente sans cesse, elle double tous les 30 ans (tous les 15 ans chez les moins de 5 ans). « On ne sait pas en expliquer les raisons, reconnaît le Pr Robert, même si l’on pense que l’environnement affecte très probablement les maladies auto-immunes ».

Pour en savoir plus sur l’aide aux jeunes diabétiques (AJD) et sur le diabète de l’enfant : www.diabete-france.net. Au début de 2010, Lilly a développé une unité entièrement dédiée au diabète.

 AUDREY BUSSIÈRE

Source : Le Quotidien du Médecin: 8854