Les femmes ayant eu un diabète gestationnel sont à risque accru de développer un diabète de type 2 au cours de leur vie. Une étude parue dans le « BMJ » montre toutefois que ce risque peut être fortement diminué : en agissant sur plusieurs facteurs de risque modifiables liés à l'alimentation et au mode de vie, le risque peut être réduit de plus de 90 %.
« Par rapport à la population générale, les femmes ayant des antécédents de diabète gestationnel courent un risque jusqu'à 10 fois plus élevé d'évoluer vers le diabète de type 2 », précisent les auteurs. Et si les bénéfices des facteurs individuels protecteurs sont bien connus en population générale, ils le sont moins dans cette population à haut risque.
Au total, 4 275 femmes issues de la cohorte américaine Nurses’ Health Study II et ayant un antécédent de diabète gestationnel ont été incluses dans cette étude prospective. Elles ont été suivies tous les deux ans entre 1991 et 2009, avec un suivi médian de 27,9 ans. Des évaluations répétées du poids et des facteurs liés à leur mode de vie ont été réalisées. Au cours de l'étude, 924 femmes ont développé un diabète de type 2 (soit 21,6 % d'entre elles).
Un bénéfice graduel
Cinq facteurs associés à un mode de vie sain ont été évalués : le fait de ne pas être en surpoids ou obèse (indice de masse corporelle [IMC] < 25 kg/m2), une alimentation saine (évaluée via l'outil Alternate Healthy Eating Index modifié), une activité physique régulière (≥ 150 min/semaine d'intensité modérée ou ≥ 75 min/semaine d'intensité élevée), une consommation modérée d'alcool (5,0-14,9 g/jour) et l'absence de tabagisme.
Les auteurs ont montré que les femmes qui présentaient des niveaux optimaux pour chacun de ces cinq facteurs étaient associées à un risque réduit de 92 % de développer un diabète de type 2 par rapport aux femmes qui ne remplissent aucune de ces cinq conditions.
Chaque facteur supplémentaire était associé à un risque progressivement diminué de diabète de type 2. Ainsi, les femmes ayant un niveau optimal pour l'un des facteurs présentaient un risque réduit de 6 %, pour deux facteurs, 39 %, pour trois facteurs, 68 %, et pour quatre facteurs, 85 %.
Des bénéfices même en cas de surpoids et de risque génétique
Ces associations ont été observées même chez les personnes en surpoids ou obèses et chez celles présentant une plus grande susceptibilité génétique au diabète de type 2.
En effet, parmi les 2 227 femmes ayant un IMC ≥ 25, le risque de diabète était réduit de 60 % lorsque les quatre autres facteurs étaient à des niveaux optimaux, par rapport aux femmes n'ayant aucun facteur optimal. Et aucune des femmes ayant une susceptibilité génétique n'a développé de diabète de type 2 lorsque les cinq facteurs étaient à des niveaux optimaux.
« Cette étude met en évidence une importante opportunité de santé publique pour la prévention du diabète de type 2 dans cette population à haut risque », soulignent les auteurs.
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