Agonistes des récepteurs à la ghréline

Les gastroparésies - ralentissements de la vidange gastrique - asymptomatiques sont très fréquentes dans le diabète de type 1 voire de type 2. Les formes symptomatiques sévères, à l’origine de vomissements, nausées, ballonnements, très handicapants, sont rares. Si les traitements pharmacologiques (prokinétiques antiémétiques) et les changements de régime alimentaire constituent les traitements de première ligne de référence, ils s’avèrent souvent insuffisants. Reste alors la neurostimulation gastrique, largement utilisée aux États-Unis, voire, en dernier recours, à la chirurgie (pyloroplastie), malgré le manque de preuves cliniques. Mais, à l’avenir, une autre classe thérapeutique, les agonistes des récepteurs de la ghréline, pourrait ouvrir de nouvelles perspectives.

Une étude multicentrique de phase I-II menée sur 92 patients (50 ans en moyenne, 65 % de femmes, 91 % caucasiens, IMC à 29, HbA1c à 8,3 %) très symptomatiques (score symptomatique moyen à T0 [GCSI] : 3,3 [échelle allant de 0 à 5] ; délai de vidange moyen à T0 [test respiratoire au carbone marqué GE] : 193 mn) a récemment testé un agoniste des récepteurs de la ghréline (10, 20 ou 40 mg/j par voie orale) versus placebo, en double aveugle. « Ses résultats soulignent l’importance de l’effet placebo dans cette pathologie. Néanmoins, en particulier pour la dose de 20 mg/j, le traitement, d’une durée de 28 j, était associé à une amélioration significative de tous les items symptomatiques (nausées, satiété précoce, ballonnements, douleurs..) et une réduction du score global des symptômes : GSCI à 28 j de -1,4 / 20 mg versus -0,6 / placebo. En revanche, l’étude ne met pas en évidence de corrélation entre les symptômes et le délai de vidange gastrique, ni au départ, ni après le traitement », commente N. Ejskjaer (Aarhus University, Aarhus, Dannemark).

N Ejskjaer et al. Severe symptomatic diabetic gastroparesis in type 1 and type 2 diabetes : ghrelin receptor agonist treatement improves symptoms. OP 08, Berlin 2 octobre 2012. Étude financée par Tranzyme Ltd (Durham, États-Unis)