LE DIABÈTE est la première cause de cécité en France, la première cause de mise sous dialyse, la première cause d’amputation. Il touche 3,4 millions de personnes et est probablement responsable de 27 000 décès chaque année. Et pourtant, aujourd’hui 600 000 personnes sont diabétiques sans le savoir.
Durant tout le mois de novembre,une campagne d’affichage, soutenue par le laboratoire Novo Nordisk et précisément intitulée « 600 000 personnes sont diabétiques sans le savoir : êtes-vous à risque ? », est proposée dans les cabinets médicaux et les pharmacies.
Les plus à risque, les moins au fait.
Pour la troisième année, le laboratoire a confié une enquête à l’IFOP. Plus de 2 000 personnes âgées de 40 ans et plus ont été interrogées sur leur connaissance et leur exposition au risque de développer un diabète (de type 2). Il en ressort que les Français ont une « perception peu réaliste » des conséquences néfastes de cette maladie si un dépistage tôt et précoce n’est pas mis en place. Ainsi, 29 % des personnes interrogées estiment présenter un risque élevé de développer un diabète, dont seulement 3 % le considèrent comme « extrêmement élevé ». Ce qui est inquiétant, c’est que parmi les personnes objectivement très exposées à ce risque, 32 % d’entre elles n’apparaissent pas sensibilisées. « Une minicatastrophe », n’hésite pas à conclure le Pr Fabrizio Andreelli, du service de diabétologie de la Salpêtrière. Car 14 % des Français (âgés de 40 ans et plus) encourent pourtant bel et bien le risque de développer un diabète de type 2 dans les années à venir (dont 12 % un risque « assez élevé » et 2 % « très élevé »). « Et 20 % de ces personnes qui se savent à risque ne consultent pas pour recontrôler ! Ça, c’est une vraie perte de chance de retarder l’évolution vers un diabète définitif », insiste le Pr Andreelli.
Par ailleurs, « 20 % des Français ne savent pas exactement ce qu’est le diabète et 40 % ne se sont jamais soumis à un dépistage », retient encore le Pr Fabrizio Andreelli. Il s’inquiète aussi de constater « que la médecine du travail est peu représentée comme moyen de dépistage auquel songe le public en premier lieu ».
Pas de « petit diabète ».
« Le nombre d’obèses et de personnes en surpoids augmente, de façon significative. Autrefois, on disait que l’on ne voyait des obèses qu’aux États-Unis. Cette image est révolue », insiste le Pr Andreelli, qui souligne aussi l’importance de la mesure du tour de taille. « La prise de poids concentrée dans le ventre peut conférer un signe de diabète. »
« Il faut 10 années de diabète non contrôlé pour voir apparaître des complications et le diabète de type 2 est indéniablement synonyme d’altération de la qualité de vie, il implique généralement la perte du travail notamment. Il n’y a pas de "petit diabète" ».
Dépister, c’est donc retarder les complications et l’évolution. « Diagnostiquer un diabète sur une complication, c’est un drame. » Des études internationales concordent à démontrer qu’il est possible de retarder la survenue du diabète sur trois ans chez 60 % des sujets à haut risque, explique le Pr Andreelli, grâce à la perte de quelques kilos (3-4), l’ajout de fibres alimentaires dans le régime et la reprise d’une activité physique, même modeste (30 minutes 3 fois par semaine suffisent).
Dépister auprès de toute la population ou seulement les personnes à risque... La question se pose. « Si l’on pouvait déjà dépister les personnes particulièrement visées… Ce serait pas mal », se contente le Pr Andreelli. D’autant qu’il existe désormais une grille de risque très pertinente pour dépister les patients, estime-t-il : la sédentarité, une alimentation pauvre en fruits et légumes, une hypertension artérielle, un diabète transitoire (suite à une opération, une grossesse…), des antécédents familiaux.
Une brochure « Êtes-vous à risque ? » sera distribuée et un film projeté sur les vols d’Air France.
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