L’ÉPIDERMOLYSE bulleuse dystrophique récessive est une maladie cutanée monogénique rare mais sévère, secondaire à des mutations du gène COL7A1 codant le collagène VII, le composant des fibres d’ancrage entre le derme et l’épiderme.
Elle se caractérise, dès la naissance, par une fragilité de la peau et des muqueuses, qui se traduit par l’apparition, à la moindre pression ou même spontanément, de bulles rapidement suivies d’érosions post-bulleuses.
Sa sévérité est liée à ses complications (fusions des doigts et des orteils, rétractions cutanées importantes, surinfections bactériennes, septicémies, risque de dégénérescence en carcinome agressif supérieur à 90 %).
Il n’existe, à ce jour, aucun traitement susceptible de modifier radicalement l’évolution de la maladie.
Fibroblastes de prépuce et de derme.
Des chercheurs new-yorkais ont réussi à préparer des cellules souches pluripotente induites (SPi) à partir des fibroblastes de prépuce de trois sujets sains, d’une part, et de fibroblastes du derme de deux enfants atteints d’épidermolyse bulleuse dystrophique récessive, d’autre part, en suivant le protocole classique de Takahashi (2007), avec reprogrammation par surexpression de quatre facteurs de transcription (c-MYC, SOX2, OCT4 et KLF4).
Les cellules pluripotentes obtenues à partir des fibroblastes de patients étaient comparables à celles obtenues à partir des fibroblastes des sujets sains et elles portaient les mêmes mutations du gène COL7A1 que les fibroblastes des patients.
La seconde étape a été la différenciation des cellules souches pluripotentes issues des cellules de sujets sains et des cellules des patients en kératinocytes, cellules constituant la couche superficielle de la peau.
Le conditionnement du milieu a permis d’orienter la différenciation des cellules souches pluripotentes en kératinocytes : un marqueur spécifique, la kératine 14 (K14), a été retrouvé dans certaines cellules épithéliales.
L’addition de deux intégrines (l’intégrine alpha 6 et l’intégrine bêta 4) a permis d’éliminer les cellules K14 négatives et d’enrichir la population K14 positives, qui représentait 97,8 % des cellules épithéliales à 30 jours.
Les auteurs montrent que ces cellules expriment, outre K14, plusieurs autres marqueurs des kératinocytes tels que la laminine 5, la protéine p63, l’ITGB4 ou la kératine 6. Mis à part les mutations du gène COL7A1, responsable de la maladie, les kératinocytes obtenus à partir des fibroblastes des deux enfants malades étaient identiques à ceux dérivés des fibroblastes de sujets normaux.
L’équipe d’Angela Christo (université Colombia, New York) a ensuite réussi à développer, à partir de ces kératinocytes, un substitut cutané tridimensionnel exprimant la laminine 5 au niveau dermo-épidermique,
prouvant que les cellules souches pluripotentes induites permettent la différenciation en kératinocytes fonctionnels. La production de kératinocytes à partir des cellules SPi permettrait d’en obtenir un nombre illimité, alors que, normalement, la capacité proliférative du kératinocyte est médiocre.
Pour ces chercheurs, l’étape suivante sera la correction de l’anomalie génétique (mutations du gène COL7A1) des cellules souches pluripotentes induites, dérivés des fibroblastes de patients.
Proc Natl Acad Sci USA (2011).
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