Infections de la peau

Un nouvel antibiotique contre les Gram positif

Publié le 28/01/2016
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Aujourd’hui disponible en France, Sivextro (le phosphate de tédizolide) du laboratoire Merck Sharp & Dohme (MSD), appartenant à la famille des oxazolidinones, est indiqué, en première ligne, pour la prise en charge des infections bactériennes aiguës de la peau et des tissus mous (IBAPTM) à germes à Gram positif sensibles, dont les staphylocoques résistants à la méthicilline (SARM). Sa prescription est hospitalière exclusivement.

S’il existe moins de problèmes d’antibiorésistance qu’avec les bactéries Gram négatif (52,2 % des bactéries en réanimation), la gestion du traitement des infections cutanées, érysipèles, abcès cutanés majeurs, cellulites, suites de morsure, etc., peut être délicate tant les antibiotiques jusqu’ici utilisés sont différents en termes de bactéricidie, diffusion, voie d’absorption ou de tolérance, les effets indésirables dépendant de la durée de la cure aussi. Le germe le plus fréquemment isolé dans ce type d’infections reste le staphylocoque doré.

Inhibiteur de la monoamine oxydase

«  Or, chacun s’accorde désormais sur l’utilité d’un traitement court, ciblé, pour traiter les infections bactériennes quelle que soit leur localisation, cutanée en particulier, contrairement à ce que l’on observe dans la vraie vie, durée de traitement longue avec un antibiotique ou une association d’antibiotiques à large spectre… », regrette le Pr Michel Wolff, réanimateur au CHU Bichat-Claude Bernard (Paris).

Le médicament développé par MSD, le tédizolide, est plus puissant que la molécule qui inaugurait en 2000 la classe des oxazolidinones, le linézolide, à laquelle il a été comparé : les doses sont (50 fois) moindres pour une efficacité non-inférieure et il est donc plus sûr. Il peut être par ailleurs administré par voie orale, un atout pour l’observance, et sa demi-vie, de 12h, ce qui autorise une prise par jour, 200 mg une fois par jour pour 6 jours, sans ajustement en fonction de l’âge, du poids, de la fonction hépatique ou rénale.

À cette durée de traitement, la tolérance est bonne  : la synthèse des protéines mitochondriales est inhibée dans de moindres proportions et sur une durée limitée, et les risques d’acidose lactique, d’anémie ou de neuropathie ainsi évités, le produit restant à des concentrations compatibles avec une récupération des mitochondries. Enfin, le médicament étant un inhibiteur non sélectif réversible de la monoamine oxydase (IMAO), il interagit avec un certain nombre de médicaments, antidépresseur, antipsychotique, antimigraineux, etc.

D’après la conférence de presse MSD du 16 décembre
Dr Brigitte Blond

Source : Le Quotidien du Médecin: 9466