Le psoriasis bénéficie de nombreux progrès thérapeutiques. Tout d’abord dans le domaine des traitements locaux, avec l’arrivée depuis deux ans de nouvelles formes galéniques de maniement plus facile pour les patients. Un shampoing et des formes spray à base de corticoïdes ou d’association corticoïdes et de dérivés de la vitamine DDT facilitent l’application des principes actifs notamment au niveau du cuir chevelu. Dans cette même localisation, un corticoïde topique en mousse à base de clobétasol est également de maniement plus simple. Et les pansements imprégnés de corticoïdes permettent une délivrance percutanée prolongée, en particulier pour les lésions récalcitrantes des jambes et en regard des articulations, souvent rebelles au traitement local.
Les traitements systémiques
Ensuite en termes de traitements systémiques, avec une dizaine de molécules en phase 2 ou 3 de développement pour les formes de psoriasis modérées à sévères nos possibilités de traitement vont s’élargir dans les années à venir.
L’apremilast, est une petite molécule inhibiteur de la phosphodiestérase de type 4, qui réduit par ce biais la production de TNF alpha, d’IL12 et d’IL23, a été agréé aux États-Unis en septembre 2014 pour le traitement du psoriasis modéré à sévère. Un agrément obtenu à l’issue des études ESTEEM 1 et 2 qui ont montré une amélioration significative des scores PASI-75 et PASI-50 après 16 semaines de traitement comparativement au placebo. Le score d’appréciation par les praticiens (sPGA) était également significativement amélioré pour toutes les localisations, notamment au niveau des ongles, du cuir chevelu et des régions palmo-plantaires L’analyse de la tolérance après une année de suivi n’a pas mis en évidence d’effets indésirables graves, de type infectieux, cardiovasculaires ou de cancers attribuables au produit. « L’apremilast, administré per os en deux prises quotidiennes, présente l’intérêt de ne pas nécessiter de surveillance biologique », note le Pr Carle Paul.
En développement
Le tofacitinib, un inhibiteur de Jak 3 déjà approuvé dans le rhumatisme psoriasique, est également en développement dans le psoriasis cutané. Une étude a notamment montré une efficacité équivalente à celle de l’étanercept. Son rapport efficacité/tolérance est en cours d’évaluation et l’on peut espérer une mise à disposition des prescripteurs dans les deux ans qui viennent.
Une autre famille de produits attendue prochainement est celle des agents biologiques anti-IL17. « Trois molécules ont fait la preuve de leur efficacité, très importante, qui semble supérieure à celle observée avec les agents biologiques actuels. Dans 40 à 50 % des cas, les lésions psoriasiques disparaissent de façon quasi-totale », précise le Pr Carle Paul. Le secukinumab est la molécule dont le développement est le plus avancé et le comité d’experts de la Food and Drug Administration (FDA) a donné un avis positif en octobre 2014. En ce qui concerne la tolérance, aucun signal inquiétant n’a été rapporté avec le secukinumab comme avec les deux autres anti-IL17, l’ixekisumab et le brodalumab. Les principaux effets indésirables observés sont des neutropénies réversibles et de rares cas de candidoses oropharyngées.
Enfin, l’arrivée des biosimilaires constitue une voie pour favoriser l’accès d’un nombre plus grand de patients aux traitements biologiques, qui représentent actuellement un surcoût important pour les systèmes de santé. Les biosimilaires sont développés par les firmes selon les recommandations de la FDA et de l’EMA (European médical agency). Des critères très stricts ont été établis tant pour les méthodes de production que pour l’analyse des propriétés physicochimiques et pharmacocinétiques ou la démonstration de l’activité in vitro et clinique des molécules. L’arrivée depuis 2013 des biosimilaires des antiTNF devrait contribuer à réduire les coûts de manière significative, conclut le Pr Carle Paul.
D’après un entretien avec le Pr Carle Paul, CHU, Toulouse, Président du groupe de recherche sur le psoriasis de la Société française de dermatologie.
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