DES CHERCHEURS ont réussi à faire convertir des cellules cutanées en cellules neuronales sans passer par l’étape des cellules souches pluripotentes induites. Un résultat qui représente un pas en avant dans les perspectives de la médecine régénérative. Si les résultats se confirment, ces cellules pourraient être utilisées pour l’étude de maladies neurodégénératives (comme le Parkinson), voire comme cellules thérapeutiques. Jusqu’ici, l’étape de la transformation d’une cellule différenciée en cellule souche pluripotente induite (IPS) a permis les succès enregistrés en matière de reprogrammation cellulaire. Marius Wernig a supposé qu’il était peut-être possible de sauter cette étape, ces IPS étant associées à un risque de tumorogenèse. Dans son laboratoire à l’Université de Stanford, l’équipe a travaillé sur des fibroblastes prélevés sur la queue de souris, en s’appuyant sur des résultats récents qui ont montré la faisabilité d’une reprogrammation de fibroblastes murins ou humains.
Cellules neuronales induites.
En mettant au point une méthode sophistiquée qu’ils développent dans «Nature», ils obtiennent en 32 jours des cellules de type neuronal, qu’ils nomment cellules neuronales induites (CNI). Les CNI possèdent la capacité de réaliser plusieurs activités spécifiques des neurones, comme la formation de synapses avec d’autres cellules nerveuses présentes dans les éprouvettes, la génération de potentiels d’action et l’expression de protéines spécifiques (certaines CNI expriment des marqueurs des neurones GABA-ergiques).
Pour obtenir ce résultat, les chercheurs ont choisi un panel de 19 gènes impliqués dans le développement neuronal ainsi que dans la régulation épigénétique (facteurs environnementaux qui modulent l’expression du génome). En testant différentes combinaisons de ces gènes, ils en retiennent au final trois - Ascl1, Brn2 et Myt1l - dont l’action conjuguée permet de convertir des cellules embryonnaires de souris et des fibroblastes en CNI fonctionnels in vitro. La transfection se fait à l’aide de lentivirus porteurs des facteurs de transcription. Ils soulignent la rapidité du processus, observant que 20 % des cellules extraites de la peau de souris sont transformées en CNI en moins d’une semaine. « Une amélioration importante par rapport aux cellules IPS, qui peuvent mettre des semaines à être générées. » Et de plus, les processus permettant d’obtenir les IPS sont peu rentables, puisque généralement seulement de 1 à 2 % des cellules d’origine deviennent pluripotentes.
Thomas Vierbuchen, Marius Wernig et coll., Nature, édition en ligne le 27 janvier 2010.
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