Cœlioscopie opératoire avec accès pariétal unique

Une technique prometteuse

Publié le 26/05/2010
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PAR LE Dr AUBERT AGOSTINI*

LA CŒLIOSCOPIE opératoire est une technique chirurgicale qui permet d’éviter une ouverture pariétale classique (laparotomie). Cette technique permet une diminution des douleurs postopératoires avec des suites plus simples, une convalescence plus rapide et un avantage esthétique évident. En gynécologie, la quasi-totalité des gestes chirurgicaux sont réalisables par coelioscopie.

Les principaux inconvénients de la cœlioscopie opératoire sont la nécessité de réaliser plusieurs orifices au niveau pariétal pour introduire les différents instruments. Il existe donc plusieurs petites cicatrices et des risques de complications liés à l’introduction des trocarts (hématome pariétal, plaie vésicale ou digestive, plaie vasculaire). Toujours dans un esprit de diminuer le caractère invasif de la chirurgie, une nouvelle technique cœlioscopique est en train de naître : la cœlioscopie par accès pariétal unique.

Le but est de réaliser un seul orifice pariétal et d’introduire l’ensemble des instruments nécessaires par cet accès unique. L’accès pariétal unique est en général réalisé au niveau de l’ombilic, avec une cicatrisation quasi invisible. Après avoir pratiqué une incision de 2 à 3 cm, un dispositif est mis en place. Il s’agit d’un dispositif avec plusieurs orifices permettant d’introduire plusieurs instruments ainsi que l’endoscope.

Une fois le dispositif mis en place, l’endoscope, puis les instruments sont introduits. Aujourd’hui, il existe deux dispositifs sur le marché, celui de la société Olympus (le Triport et le Quadport) et celui de la société Covidien (le SILS). Il est fort probable que, dans un avenir proche, d’autres dispositifs soient disponibles.

Moins de douleurs postopératoires.

À ce jour, de nombreuses interventions en urologie et chirurgie viscérale ont été réalisées. En gynécologie, plusieurs interventions ont été pratiquées avec succès. Il s’agit du traitement chirurgical de la grossesse extra-utérine (salpingectomie), des kystes ovariens (annexectomie, kystectomie). Plus récemment, des auteurs ont rapporté des séries d’hystérectomies. Dans ces derniers travaux, il a été démontré que cette nouvelle technique entraîne une diminution des douleurs postopératoires par rapport à la cœlioscopie classique.

La cœlioscopie opératoire avec accès pariétal unique est donc une technique prometteuse avec de nombreux avantages. Le premier est le bénéfice esthétique certain. Le deuxième est la diminution du risque lié à l’introduction des trocarts puis qu’un seul élément est mis en place. Enfin, le traumatisme pariétal étant diminué, les douleurs postopératoires sont moindres.

Cette technique nécessite toutefois une validation sur un plus grand nombre d’opérateurs et de cas opératoires. Il est fort probable que l’instrumentation et les différents éléments techniques vont progresser et permettre de réaliser plus facilement cette technique chirurgicale.

*Service de gynécologie obstétrique, hôpital La Conception, Marseille.

Bibliographie

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Le Quotidien du Mdecin

Source : Bilan spécialistes