Ces dernières années, la chirurgie orthopédique, en particulier dans la chirurgie prothétique du membre inférieur, a fait de grands progrès dans la prise en charge des patients. La durée d’hospitalisation est passée progressivement de 10 jours en moyenne à deux ou trois, elle peut même se faire en ambulatoire.
« La chirurgie en elle-même ne s’est pas fondamentalement transformée, tout comme les prothèses qui conservent globalement les mêmes caractéristiques, explique le Pr Rémy Nizard, chef du service de chirurgie orthopédique et traumatologique à l’hôpital Lariboisière (Paris). Ce qui a surtout changé c’est d’avoir cherché à diminuer l’agression chirurgicale et optimiser les actions péri-opératoires pour que le patient reste le moins longtemps possible hospitalisé et se mobilise rapidement. Par ailleurs, une intervention chirurgicale est toujours anxiogène pour le patient et la prise en charge psychologique est devenue fondamentale »
C’est ainsi que la Récupération améliorée après chirurgie (RAAC), une prise en charge protocolisée, centrée sur le patient, s’est développée peu à peu en chirurgie orthopédique.
Des protocoles précis sont mis en place sur la totalité du parcours du patient. Cette approche nécessite la coopération étroite d’une équipe pluriprofessionnelle dédiée (chirurgien, anesthésiste, infirmière coordinatrice de la mise en place de la RAAC, kinésithérapeute, nutritionniste, aide-soignante, secrétaire…)
Un patient moins stressé
Un élément clé est la bonne information préalable et l’éducation du patient pour qu’il devienne un véritable acteur de sa prise en charge. Les différentes phases de l’intervention (préopératoire, peropératoire et postopératoire) lui sont bien expliquées et cette préparation permet de diminuer le stress. « L’objectif est que tout devienne lisse dans l’esprit du patient, que plus rien ne le trouble, ni l’angoisse », souligne le Pr Rémy Nizard.
Tout au long du parcours, tout est mis en œuvre pour diminuer le risque de complications postopératoires, raccourcir ainsi la durée d’hospitalisation et permettre une reprise précoce d’une vie normale en toute sécurité. La RAAC peut être mise en place quel que soit l’âge du patient.
Une intervention moins agressive
En préopératoire, une consultation avec le kinésithérapeute permet de mieux préparer les patients à l’intervention, un entraînement à l’effort pour les plus fragiles peut être proposé. Il n’est plus nécessaire de jeûner : un repas léger peut être pris jusqu’à six heures auparavant et un liquide sucré peut être consommé jusqu’à deux heures avant l’intervention. Le patient est ainsi moins affaibli.
L’intervention est beaucoup moins agressive : la pose de prothèse de genou ou de hanche se fait par des voies mini-invasives. L’anesthésie locorégionale est privilégiée.
Quant à la prise en charge de la douleur, elle débute en préopératoire (analgésie préemptive), elle se complète d’infiltrations d’analgésique dans les tissus périarticulaires et de cathéters périnerveux qui permettent de limiter autant que possible la consommation de morphiniques. Les effets secondaires tels que les nausées et vomissements sont également prévenus par les techniques anesthésiques.
Idéalement, le patient s’alimente deux heures après son intervention, il se lève le jour même, s’habille et commence sa rééducation. « Dès les premiers jours, il est très important de lutter contre la kinésiophobie, surtout en cas de prothèse du genou. Les patients n’osent pas bouger, ils ont souvent peur que la prothèse se casse, que la cicatrice s’ouvre… », déclare le Pr Rémy Nizard.
Grâce au programme RAAC, le patient reprend confiance beaucoup plus vite et peut rapidement rentrer à son domicile en toute sécurité.
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