Ce sont, certes, les militaires américains qui y ont cru en premier, mais les chirurgiens traumatologistes civils commencent également à s’y intéresser : une start-up biotechnologique de Boston (Arsenal Medical Inc.) a fini par mettre au point une mousse injectable qui parvient jusqu’aux organes qui sont en train de saigner et les « enfouit » dans un moulage provisoire hémostatique.
L’expérimentation a été conduite après induction de plaies hépatiques massives sur un modèle porcin, animal dont les cavités abdominale et thoracique ont des caractéristiques comparables à celles de l’être humain. Ces plaies sont habituellement fatales en une demi-heure ; l’injection de mousse a permis d’allonger les délais de survie en moyenne de trois heures. La technique consiste en une injection au niveau de l’ombilic de cette mousse hémostatique. L’avantage de cette approche est facile à comprendre : elle permet d’éviter la mort du sujet traumatisé par hémorragie avant son arrivée en milieu chirurgical ou de réanimation. Cette option est particulièrement intéressante sur le champ de bataille soit après plaies multiples, soit dans le cadre de dégâts induits par un engin explosif. Elle peut l’être également en accidentologie routière où la mise en place (comme lors d’un lavage abdominal) de cette mousse permet une arrivée en salle d’opération en état de stabilité hémodynamique. Le chirurgien viscéral ôtera lors de sa chirurgie réparatrice d’organe ou vasculaire, ces « moulages » hémostatiques provisoires.
Il n’est pas certain que la version actuelle de cette mousse sera celle qui sera peut-être un jour mise sur le marché, mais cette voie de recherche richement dotée par le ministère américain de la Défense pourrait constituer une percée thérapeutique révolutionnaire en traumatologie viscérale.
Chirurgien orthopédiste. Paris, membre de la Société française de chirurgie crthopédique et traumatologique (SOFCOT).
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024