C’EST L’HISTOIRE d’une fiction inspirée par une histoire vraie. Maud souffre depuis sa naissance d’une malformation cardiaque congénitale, avec un ventricule unique. À 25 ans, opérée à deux reprises, elle attend une greffe. Placée en super-urgence pour une période de 48 heures renouvelable une fois, elle attend le numéro Cristal du donneur potentiel.
« Un cœur qui bat » se concentre sur ces 48 heures où la vie bascule. Les protagonistes ? À Paris, la jeune femme entre la vie et la mort, à Marseille, la famille endeuillée d’un jeune accidenté de la route, confrontée au don d’organes, entre le oui et le non. Au fil du récit, médecins et infirmières expriment leurs joies, leur vulnérabilité.
Romain Guillemain, médecin transplanteur, 400 greffes à son actif, ne joue pas les héros : « On a 20 minutes pour se prononcer sur un greffon. » Quand il y en a un, car, parfois, on évite le regard du malade. « Il est difficile d’aller voir un patient pour lui dire qu’on n’a rien », avoue-t-il. Dans cette opération quasi-banale mais toujours inouïe, le nouveau cœur implanté qui bat quand on déclampe reste un moment exceptionnel : « À chaque fois, j’ai le souffle coupé », avoue le médecin. Et chaque opération renouvelle le défi. Exemple, la recherche du petit aérodrome pour transporter le cœur par climat hostile : « Au bout de 17 ans, j’ai toujours l’appréhension du greffon qui n’arrivera pas », dit Maria Duvauchelle, infirmière au bloc.
Parole de greffés.
Les témoins font écho à la fiction. Sur le coup, Maud refuse violemment l’opération. Valérie, greffée depuis 22 ans, évoque le déni face à l’annonce : « À 19 ans, on m’annonce que je suis fichue, que je n’aurai jamais d’enfant. J’ai tout refusé en bloc ! » Dany, 11 ans, jeune rescapé transplanté depuis un an et demi, qui avait 2 ans quand son grand frère est mort de la même pathologie, apporte une parole pleine de fraîcheur et de lucidité : « Depuis que je suis greffé, je n’arrête pas de rigoler. J’aurais aimé connaître mon frère, même son fantôme. Parfois, j’imagine que le cœur que mon frère n’a pas reçu, il me l’a donné. »
Quand les transplantés se dévoilent, ils évoquent le propriétaire de ce cœur. Jean-Jacques, quinquagénaire : « Il n’y a pas un jour, une nuit, où je ne pense à ce donneur. » Impossible pour lui d’éviter une certaine culpabilité. Il imagine la douleur de parents qui ont perdu leur enfant. La maman du donneur décédé qui a inspiré la fiction, c’est Mina. Quand elle évoque Maxime, son petit prince qui croquait la vie, impossible de rester indifférent.
À la recherche de donneurs.
« Un cœur qui bat » est une belle histoire de solidarité humaine. Mais ne nous y trompons pas. Si le Pr Jean-Noël Fabiani a ouvert grand les portes de son service, ce n’est pas seulement pour faire du cinéma. Il veut sensibiliser : « Le vrai problème de la transplantation est celui du don d’organes. Nous réalisons 350 transplantations cardiaques par an. Il faudrait en faire le double. » Catherine Solanas, coordinatrice du prélèvement d’organes à l’hôpital de la Timone, le constate : « 80 % des gens confrontés au don d’organes ne connaissent pas la volonté du défunt. Nous avons 30 % de refus en France, contre 15 % en Espagne. » À votre bon cœur...
« Un cœur qui bat », réalisé par Sophie Révil et Christophe Barraud, avec Salomé Stévenin (Maud), Florian Choquard (Julien), et la voix de Vincent Lindon. Production Escazal films. Diffusion le 8 février sur France 2 à 20 h 35.
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