L’injection intra-articulaire, réalisée par un spécialiste, nécessite une bonne technique, puisqu’elle conditionne non seulement son efficacité, mais aussi sa tolérance (locale, lire encadré). Elle est parfois délicate sur une articulation sèche et peut bénéficier de certaines astuces. Hors genou – hanche, épaule en particulier –, le recours à un guidage radiologique ou échographique est préconisé. En cas d’épanchement articulaire avant l’injection, il faut traiter la synovite en priorité : repos, glaçage articulaire, AINS, et si nécessaire ponction-infiltration de corticoïdes. L’injection d’AH sera différée d’une à quatre semaines.
Plus de douze dérivés d’AH sont commercialisés en France, sous statut de dispositifs – sauf le Hyalgan qui a conservé un statut de médicament, avec une AMM dans la gonarthrose. On peut en distinguer deux types : linéaires, ayant un poids moléculaire (PM) faible, et réticulés (regroupement tridimensionnel des chaînes par des ponts), avec un PM plus élevé et probablement une dégradation plus lente donc un temps de résidence articulaire plus long, sont souvent proposés en mono-injections.
Des présentations minidosées d’AH (1 ml), moins onéreuses, sont disponibles pour les petites articulations. Plus récemment des préparations d’AH combinés à des adjuvants (mannitol, sorbitol, chondroïtine sulfate), réticulés ou non, sont proposées. L’adjonction de ces substances vise à prolonger le temps de résidence articulaire de l’AH, mais ceci n’est pas prouvé. L’impact clinique des divers caractères des AH n’est pas clair, ne permettant pas d’orienter le choix vers tel ou tel produit.
En France, la viscosupplémentation consiste en 1 à 3 injections, à 1-4 semaines d’intervalle. Les doses varient selon les produits utilisés et l’articulation injectée. Pour la gonarthrose, on effectue habituellement soit une série de 3 injections (à 1 semaine d’intervalle), soit une injection monodose. En dehors du genou, rien n’est bien codifié. L’intérêt pour les mono-injections se développe. Il s’agit souvent de dérivés d’AH réticulés, ayant en principe un temps de résidence articulaire plus long.
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