LE VIRUS de l’hépatite C se montre redoutable à double titre. Évoluant silencieusement, il conduit à la cirrhose hépatique ou au cancer du foie. La transplantation demeure la seule possibilité thérapeutique. C’est alors que survient la seconde attaque virale, le foie greffé est à nouveau infecté par le virus, menant nombre de patients rapidement à l’hépatite chronique ou à la cirrhose. C’est dans ce contexte que le travail de l’équipe INSERM U748 (Strasbourg) de Thomas Baumert prend toute sa valeur. Ces chercheurs, en collaboration avec des équipes de Glasgow (Royaume-Uni), Lyon et Gand (Belgique), viennent non seulement de comprendre le mécanisme de cette réinfection, mais aussi de proposer des voies de recherche thérapeutique.
Les chercheurs se sont intéressés, de façon longitudinale, au cas de six patients recrutés au CHU de Strasbourg. Ils ont étudié chez eux l’évolution de la population virale C, cherchant à comprendre pourquoi certains variants réinfectent le greffon et d’autres non. Ils ont alors constaté une modification de la population virale après la transplantation, dont une petite partie devient susceptible d’attaquer l’organe transplanté. Ces variants infectieux se caractérisent par une capacité de pénétration cellulaire très efficace et une résistance à la neutralisation par les anticorps circulants préexistants. Grâce à des cultures cellulaires, les équipes ont attribué ce pouvoir infectieux à des modifications du génome du VHC.
Des anticorps monoclonaux.
Cette étape de recherche fondamentale acquise, l’équipe s’est intéressée à la neutralisation de ces virus mutés. Deux voies thérapeutiques ont été testées reposant sur des anticorps monoclonaux. La première visait des glycoprotéines d’enveloppe du VHC, l’autre était dirigée contre un récepteur cellulaire permettant la pénétration du virus. Tous deux ont neutralisé de façon croisée l’infection des hépatocytes par ces VHC mutés.
Il semble donc désormais possible de mettre au point des traitements préventifs de la réinfection du greffon hépatique. Les molécules proposées font partie de la classe des inhibiteurs d’entrée. L’unité INSERM U748 s’est d’ores et déjà engagée dans le développement préclinique et clinique d’anticorps visant à prévenir ces réinfections par le VHC.
Ce travail a été co-financé par l’Union Européenne, l’INSERM, l’Agence nationale de recherche sur le Sida et les hépatites virales, (ANRS), l’Agence nationale de la recherche, l’Else Kröner-Fresenius Foundation et la ligue contre le cancer.
Journal of Experimental Medicine, 207 : 2019-2031, septembre 2010.
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