QUAND perdre du poids revêt un intérêt plus important que celui de remettre un maillot de bain, c’est-à-dire en cas d’obésité morbide avec diabète de type 2, deux options, entre autres, peuvent être proposées au patient. Il y a le régime, bien sûr, ou la chirurgie bariatrique par court-circuit gastrique. Cette dernière offre un avantage sur le premier, une amélioration du contrôle glycémique, dans 50 à 80 % des cas, qui accompagne la perte pondérale. C’est à la compréhension que ce bénéfice supplémentaire qu’une équipe américaine, Blandine Laferrère (New York) et coll., s’est attachée.
Pour y voir clair, les chercheurs se sont fondés sur l’établissement des profils métabolomiques. Ils devaient permettre d’élucider les mécanismes métaboliques qui s’installent après l’intervention chirurgicale. L’équipe s’est penchée sur les acides aminés circulants (AA) et les acylcarnitines (AC). Des comparaisons ont été faites chez des sujets ayant perdu 10 kg par chirurgie ou régime. La technologie utilisée pour ces évaluations était la spectrométrie de masse.
Les acides aminés à chaîne ramifiée.
Les AA totaux et les acides aminés à chaîne ramifiée (AACR) décroissent après le court-circuit gastrique, mais pas en cas de réduction alimentaire. Il en va de même pour les métabolites issus de l’oxydation des AACR, sur lesquels le régime n’agit pas.
L’analyse des composants principaux a montré la contribution majeure de deux d’entre eux dans l’amélioration du contrôle glycémique. Le premier est composé quasi exclusivement des acylcarnitines, le second des AACR et de ses métabolites. Après la perte de poids, les AC et les AACR sont inversement corrélés avec les concentrations de peptide C, après une charge en glucose, et à l’index de sensibilité à l’insuline, alors que seuls les AACR et leurs métabolites sont liés au niveau d’insulinorésistance.
« Ces données, écrivent les auteurs, suggèrent que la décroissance majorée des AA circulants après le court-circuit gastrique survient par des mécanismes autres que la perte pondérale et pourrait contribuer à la meilleure amélioration de l’homéostasie du glucose. »
Il était connu qu’une autre voie métabolique agit de la même façon en cas de court-circuit gastrique, celle des incrétines. Il s’agit des hormones intestinales GLP-1 (glucagon-like peptide-1) et GIP (glucose-dependent insulinotropic polypeptide), secrétées au cours du repas et qui stimulent la libération post-prandiale d’insuline. Après l’intervention, non seulement les taux de GLP-1 et de GIP s’élèvent très rapidement, mais leur activité sur l’insuline se rétablit à des niveaux de sujet non diabétique. Ces modifications favorables surviennent dans le mois qui suit l’intervention et n’existent pas chez ceux soumis à un régime restrictif.
Ce sont des travaux postérieurs qui ont orienté sur la piste des acides aminés. Notamment des études de cohorte ont évoqué le rôle des AACR sur l’insulinorésistance et d’autres chez l’animal qui ont impliqué leur élévation dans la survenue de l’insulinorésistance.
Science translational Medicine, vol 3, n° 80 80re2.
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