CE NOUVEAU défibrillateur à sonde sous-cutanée vient tout juste d’être mis sur le marché en France (septembre 2012). Il a été implanté chez deux malades, dans deux centres, à Marseille et à Lille. Depuis que les défibrillateurs implantables existent (fin des années 1980), dont les sondes sont implantées en position intracavitaire, les recherches se sont portées sur une amélioration de la sonde, point faible de ces appareils. Les défibrillateurs classiques, posés en région sous-clavière, sont reliés au cœur par une sonde, qui peut être le siège de complications : infections, perforations et rupture de sonde. Quand il s’agit de l’explanter au bout d’un an ou deux, l’opération peut se révéler difficile, en raison de la constitution d’une fibrose.
La réimplantation est ensuite un nouveau problème, bien connu du service de rythmologie cardiaque de l’hôpital de La Timone, dirigé par le Pr Jean-Claude Deharo, et qui est le centre de référence pour les problèmes de sonde cardiaque. « On aimerait bien qu’il n’y ait pas de sonde ! », explique le spécialiste au « Quotidien ». Le nouvel appareil possède tout de même une sonde, mais les problèmes d’implantation ont disparu, la sonde exerce son activité en position sous-cutanée.
Le boîtier est en région axillaire basse et le choc, qui est administré comme dans le système classique entre la sonde et le boîtier, est délivré pour ce nouveau système en position latéro-sternale gauche.
« Les pompiers qui délivrent un choc électrique externe administrent 200 joules, un défibrillateur intracavitaire délivre 30 joules, ce nouveau défibrillateur administre en sous-cutané 60 à 70 joules. » Ce matériel est donc capable de délivrer davantage d’énergie.
Par ailleurs, il est aussi capable de soigneusement filtrer le signal, ce qui est important quand la sonde est plus loin du cœur. La patiente traitée à La Timone est une femme d’une soixantaine d’années qui a été implantée par le défibrillateur sous-cutané dans les suites d’un infarctus du myocarde important. Elle était en insuffisance cardiaque sévère. Le réseau veineux était occlus par du matériel endocavitaire. Le défibrillateur sous-cutané est providentiel ; sinon, il aurait fallu réaliser une intervention chirurgicale lourde.
« Il faut aussi savoir que ce nouveau système ne peut que défibriller. Il ne peut pas stimuler, potentiel qui existe pour les défibrillateurs classiques, même s’ils ne sont pas toujours actifs pour cela. »
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