Tous les dispositifs d’assistance ventriculaire gauche (LVAD) actuels utilisent des technologies de pompes rotatives axiales ou centrifuges semblables à celles utilisées dans l’industrie. Ils fournissent un débit continu assorti d’une vitesse très au-dessus des valeurs physiologiques. Ce débit continu et les importantes forces de cisaillement associées aux rotatives participent probablement largement aux complications, en particulier hémorragiques, rencontrées chez les patients.
Mais une pompe implantable très novatrice est actuellement en développement en France. La société française CorWave a en effet mis au point une pompe utilisant une membrane ondulante. Une technologie de rupture. Son développement préclinique et clinique est réalisé en coopération avec la Pitié-Salpêtrière (Paris) et le CHU de Lille.
Une technologie de rupture
« La membrane ondulante constitue une technologie de rupture. Elle vient remplacer les rotatives. Du coup, on a bien moins de frottements et de cisaillements. Mécaniquement parlant, le système est aussi plus simple. Enfin, on peut produire un débit pulsé, proche du débit physiologique caractérisé par un pouls et des vitesses d’écoulement du sang similaires à ceux d’un cœur sain », explique le Pr Pascal Leprince (Pitié-Salpêtrière).
CorWave a été créée en 2011 par MD Start, un incubateur dédié à la santé. Mais la technologie CorWave elle-même est issue de plus de vingt ans de recherches lancées par un ingénieur des Arts et Métiers dans les laboratoires du CNRS. Son développement, au budget de 25 millions d’euros, est soutenu par plusieurs investisseurs, et financé à hauteur de 14 millions d’euros par le Programme d’investissements d’avenir. Résultat, une pompe très novatrice totalement implantable est en développement préclinique et clinique dans le cadre du programme Calypso. « Comparativement aux pompes actuelles de type HeartMate II, ce LVAD CorWave, nommé Neptune, a non seulement un fonctionnement très novateur, mécaniquement plus simple, mais aussi une petite taille et un plus faible poids. Il pourrait arriver sur le marché d’ici à 5 ans », selon le Pr Leprince.
Des implantations en attente de greffe ?
« En France, en moyenne, on réalise 170 implantations de LAVD par an. Elles sont très majoritairement réalisées chez des patients en attente de greffe. Seulement 15 % d’entre elles correspondent à des implantations à destinée finale. Mais, aux États-Unis, ces dispositifs naguère réservés aux patients en attente de greffe sont désormais posés une fois sur deux à destinée finale, note le Pr Leprince. Et, grâce à ces patients, on a désormais un important recul. Certains sont restés implantés plus de cinq ans. »
D’après un entretien avec le Pr Pascal Leprince (Pitié-Salpêtrière, APHP)
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