L‘ETUDE LESSON I a été réalisée afin de comparer l’efficacité et la sécurité d’emploi d’une endoprothèse à l’évérolimus à celles d’un autre dispositif au sirolimus en cas de revascularisation coronaire. Stephan Windecker et son équipe ont inclus entre 2004 et 2009 des patients consécutifs chez lesquels une angioplastie coronaire a été pratiquée. Une endoprothèse à l’évérolimus a été mise en place chez 1 601 d’entre eux et une endoprothèse au sirolimus chez 1 532. Le critère principal de jugement était un critère composite associant mortalité globale, infarctus du myocarde et revascularisations du vaisseau cible. La durée de suivi médiane a été de 1,5 an et a atteint 3 ans. La durée moyenne du traitement antiagrégant plaquettaire a été de 12 mois dans les deux groupes.
La survenue du critère principal de jugement a été constatée au cours du suivi chez 14,5 % des patients ayant reçu une endoprothèse à l’évérolimus et chez 18,0 % de ceux chez qui un dispositif au sirolimus avait été mis en place (rapport des cotes 0,83, intervalle de confiance à 95 % 0,68-1,00, p = 0,056). La mortalité globale a été comparable dans les deux groupes (6,0 % contre 6,5 %, p = 0,59) alors que les risques d’infarctus myocardique et de revascularisation du vaisseau cible ont été plus faibles en cas d’implantation d’un stent à l’évérolimus (respectivement 3,3 % contre 5,0 %, p = 0,017, et 7,0 % contre 9,6 %, p = 0,039). De même, les thromboses de stent ont été moins fréquentes avec ce dispositif (rapports des cotes des thromboses confirmées 0,30, intervalle de confiance à 95 % 0,12-0,75, p = 0,01, et des thromboses non confirmées mais probables 0,64, intervalle de confiance à 95 % 0,41-0,98, p = 0,041).
Pour Stephan Windecker, la réduction du risque d’infarctus myocardique peut être expliquée par le risque plus faible de thrombose de stent et par la réduction des événements qui lui sont associés (rapport des cotes 0,25, intervalle de confiance à 95 % 0,08-0,75, p = 0,013). Au total, pour les auteurs, l’usage de l’endoprothèse à l’évérolimus semble associé à une amélioration du pronostic à long terme, par comparaison avec l’endoprothèse au sirolimus, en raison d’un risque plus faible de thrombose intrastent.
Les leçons.
Dans son commentaire, Petr Widimsky a rappelé que cette étude est monocentrique et non randomisée, et qu’il s’agit d’une comparaison « historique ». Cela rend donc difficile d’affirmer de manière définitive que les meilleurs résultats constatés avec l’endoprothèse à l’évérolimus sont attribuables uniquement au produit libéré, alors qu’ils peuvent également être, au moins en partie, dus au polymère qui libère le principe actif ou à la plate-forme, c’est-à-dire à la structure du stent. P. Widimsky a également précisé que cette étude universitaire confirme l‘efficacité et la sécurité d’emploi des endoprothèses à élution de « limus », ainsi que le meilleur pronostic conféré par les modèles de nouvelle génération.
D’après la communication de Stephan Windecker (hôpital universitaire, Berne, Suisse) et le commentaire de Petr Widimsky (Cardiocenter Vinohrady, Université Charles, Prague).
(1) Lange R et coll.: Second-generation drug-eluting coronary stents. N Engl J Med 2010;362:728-30.
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