LE PRÉCONDITIONNEMENT ischémique diminuerait la neurodégénérescence provoquée par une ischémie cérébrale. Le pronostic vital et fonctionnel d’un infarctus cérébral serait en effet meilleur en cas d’antécédent d’AIT (accident ischémique transitoire).
L’hypothèse du préconditionnement ischémique gagne du terrain en médecine cardio-vasculaire. L’équipe du Dr Yannick Béjot ( Dijon) a fait le point dans un article publié dans « la Presse médicale »*.
L’AIT est un facteur de risque bien connu de survenue d’infarctus cérébral. De 7 à 25 % des patients ayant un infarctus cérébral ont un antécédent d’AIT et le risque d’infarctus cérébral est d’environ 15 % à trois mois. L’effet bénéfique de l’AIT semble exister, qu’il soit ispi- ou controlatéral à l’infarctus cérébral, et ce d’autant plus qu’il est récent par rapport à l’infarctus et de courte durée.
L’hypothèse de préconditionnement ischémique reste cependant débattue. L’association positive entre antécédent d’AIT et réduction du handicap fonctionnel est en effet plus hétérogène. L’équipe dijonnaise rapporte ainsi que 7 études l’ont mise en évidence, 5 autres ne l’ont pas retrouvée. Pour certains, il n’est pas exclu que les traitements administrés suite à un AIT, tels que l’aspirine, les anticoagulants ou les statines soient des facteurs de confusion. Un traitement préalable par statines réduit ainsi de 43 % la mortalité hospitalière post-AVC et améliore de 32 % le pronostic fonctionnel au retour à domicile.
Les mécanismes sous-tendant le phénomène de préconditionnement ischémique sont complexes, il semble que l’ischémie ne soit pas le seul ressort capable d’induire une tolérance à l’ischémie cérébrale. L’hyperthermie, l’hypothermie, l’épilepsie, l’inflammation, le stress oxydatif ou encore un traumatisme cérébral peuvent avoir un effet neuroprotecteur. Ce phénomène de préconditionnement croisé ouvre la voie à la recherche pharmacologique visant à conférer une résistance cérébrale à l’ischémie.
* La Presse médicale, tome 40, n° 2, février 2011.
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